Le Canada se prépare pour la prochaine génération de basketball

Le basketball est en train de rattraper le soccer et le hockey pour ce qui est du nombre de participants à l’échelle nationale, et il y arrive notamment en se concentrant sur les objectifs holistiques plutôt que sur la performance de haut niveau. Au lieu de chercher à répéter les récents succès des Raptors de Toronto, les entraîneurs et les leaders du milieu de l’activité physique pour les jeunes mettent l’accent sur les besoins immédiats des jeunes qui sont de plus nombreux à pratiquer ce sport. La priorité est de s’assurer qu’ils s’amusent.

« Ce n’est pas seulement une histoire d’amour passagère. C’est un sport qui est en pleine croissance depuis déjà plusieurs années et qui se classe maintenant premier ou deuxième pour ce qui est du nombre de participants », a dit Marco DiBuono de la Fondation Bon départ de Canadian Tire à Le sport c’est pour la vie. Il a récemment présidé un panel d’experts au Sommet canadien Le sport c’est pour la vie 2020 à Gatineau.

« Quand on regarde chaque région séparément, des enfants et des jeunes jouent au basketball d’un bout à l’autre du pays, des plus petites communautés aux grands centres urbains. »

Di Buono attribue la popularité du basketball à son accessibilité, et à l’implantation réussie du modèle Développement à long terme par le sport et l’activité physique au fil des années. Plusieurs programmes sont réalisés dans des communautés défavorisées où les besoins sont élevés, et où l’inclusion a fait la différence. Il a été particulièrement heureux de constater l’accent mis sur les bienfaits académiques et sociaux — illustré avec le travail de Fabrice Vil et Pour 3 Points à Montréal, qui travaillent avec les jeunes de milieux défavorisés.

« Plutôt que de se concentrer sur le développement des joueurs, les objectifs de nos programmes les aident à réussir au niveau académique et à développer des habiletés fondamentales qui les rendront plus forts. Les jeunes des milieux défavorisés reçoivent l’aide d’entraîneurs et de mentors qui leur disent de poursuivre leurs études, et maintenant ces enfants sont détenteurs de diplômes », a-t-il mentionné.

« En réalité, il s’agit de voir le sport comme un élément permettant bien plus que le développement d’athlètes de haut niveau. Il s’agit d’aider les enfants à se servir du sport pour devenir de meilleures personnes et atteindre leur plein potentiel. »

Di Buono croit que la décision du basketball communautaire d’investir dans la formation d’entraîneurs est un autre facteur de réussite. De plus en plus d’entraîneurs et d’animateurs de loisirs chez les jeunes sont formés pour répondre aux crises et enjeux liés à la santé mentale, et jouent ainsi davantage le rôle de mentors dans les vies de leurs élèves. Il croit que les meilleures pratiques qu’ils ont développées pourraient être partagées dans différents milieux auprès d’organisations locales à travers le pays.

La popularité grandissante du basketball ne surprend pas Richard Way, le pdg de Le sport c’est pour la vie, qui attribue cette dernière au travail accompli pour l’implantation du modèle de développement à long terme par le sport et l’activité physique. Observer les entraîneurs de Basketball Canada changer leur objectif de performance de haut niveau vers une approche plus holistique lui a permis de voir sa vision se réaliser, et la possibilité de la répliquer ailleurs.

« Quand nous avons commencé à introduire l’idée de l’approche rectangulaire de la littératie physique, qui tient compte de la durée de vie complète du participant, ça illustre exactement ce dont nous parlions. Au début des années 2000, quand Le sport c’est pour la vie, sous l’impulsion d’Istvan Balyi, a commencé à travailler avec Basketball Canada, leur objectif principal était la préparation d’une équipe nationale, les championnats nationaux et la certification des entraîneurs », dit-il.

« En cours de processus, les leaders du basketball canadien ont réorienté l’organisation pour se concentrer sur : le développement du sport, la santé du pays, tout en continuant à compétitionner pour le pays. En changeant les stratégies pour se concentrer sur le bien-être et le développement du participant plutôt que de la performance à court terme, nous observons maintenant un sport qui est absolument en pleine effervescence au Canada. »

Et la meilleure façon de s’assurer que les choses restent comme elles sont est de garder l’accent sur le participant individuel et ses expériences au jour le jour sur le terrain, selon M. DiBuono.

« Nous pouvons encourager les entraîneurs et les leaders à penser « je suis avec cet enfant pour une période déterminée, et je ne le verrai peut-être pas monter sur le podium lors d’une compétition internationale, mais je peux assurément faire de mon mieux pour l’aider dès aujourd’hui avec ses enjeux actuels. » Nous voulons qu’ils se demandent « qu’est-ce que je peux faire pour cet enfant aujourd’hui? » et « est-ce que je peux les retourner à la maison souriants et plus confiants? Ça va améliorer le résultat pour chaque enfant ».

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