La Journée internationale des femmes est une célébration annuelle des réalisations sociales, économiques et culturelles des femmes, et un rappel de leurs efforts continus pour atteindre l’équité. Cette année, Le sport c’est pour la vie a demandé à des membres de son équipe s’identifiant comme femmes de parler de l’importance de l’activité physique dans leur vie et de l’inspiration qu’elles tirent d’autres femmes dans l’écosystème du sport et de l’activité physique. 

Voici leurs récits, dans leurs propres mots. 

Mataya Jim, responsable des initiatives autochtones

Pour Mataya Jim, le sport et l’activité physique contribuent au sentiment de communauté – ce qui est une partie intégrante de son héritage autochtone en tant que femme issue de la Première Nation W̱SÁNEĆ de la communauté W,SIKEM et apparentée aux Penálaxeth’ et Wwaayaa.

« Le sport et l’activité physique ont eu un impact important dans ma vie. Quand je pense au sport et à l’activité physique dans mon enfance, la première chose qui me vient à l’esprit est la famille, la communauté et le fait d’être dehors, à faire du vélo, à nager dans la rivière et l’océan, et à grimper aux arbres », se souvient-elle.

« Je pense à des rassemblements à l’occasion de tournois où mes oncles et tantes étaient les entraîneurs, et où les parents nous encourageaient sur les lignes de côté. Le sport et l’activité physique m’ont connectée à ma communauté et à ma terre. » 

Une grande partie de ce qu’elle a appris tout au long de son enfance était liée aux enseignements de sa communauté.

« Si vous examinez de nombreuses langues autochtones, vous pouvez voir que les verbes y occupent une place importante – notre peuple est axé sur l’action. Je crois que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai pu me rendre ici à ce poste. Nous considérons le sport et l’activité physique comme le véhicule pour créer ces expériences que nous connaissons et aimons tous. Nous voyons le sport comme un dénominateur commun pour célébrer ce que chacun peut accomplir. »

Sa vie a été profondément influencée par un certain nombre de modèles féminins.

« Les femmes qui ont eu la plus grande influence sur moi sont ma mère et ma tante. Ni l’une ni l’autre ne travaille dans le domaine du sport, mais elles se sont beaucoup impliquées pour faire avancer le soccer, en plus d’occuper un emploi et de prendre soin de leur famille. Elles ont entre autres participé à la création de la Saanich Arrows Recreation and Cultural Society », dit-elle.

« Elles ont aidé à collecter des fonds, à organiser le transport et à obtenir des chandails pour que les enfants puissent jouer sans se soucier de certains des coûts de la participation au sport. Selon moi, ce travail passe bien souvent inaperçu. »

Carolyn Trono, directrice du développement du sport de qualité

Carolyn Trono a beaucoup de matière à réflexion lorsqu’elle revient sur sa carrière sportive et son travail au sein de l’écosystème du sport et de l’activité physique.

« Quand je repense à toutes ces années, ce sont les amitiés et les habiletés essentielles de la vie qui ressortent comme fil conducteur. Il y a des gens que j’ai rencontrés à travers le sport avec j’ai gardé contact et que je considère toujours comme des amis. La connexion sociale est importante », explique-t-elle. 

« En me remémorant les sports que je pratiquais jadis, je pense aussi aux gens qui étaient mes amis et mes entraîneurs à l’époque. J’ai vécu des expériences de vie marquantes avec ces personnes importantes dans ma vie. Ces expériences ont contribué à la personne qu’elle est devenue aujourd’hui. »

« Le sport a influencé ma façon d’aborder presque tout dans la vie : je me fixe des objectifs,  j’applique les compétences nécessaires pour atteindre ces objectifs, et je travaille en équipe avec les gens. Dans le sport, le terme « excellence » est souvent associé à la haute performance, mais en réalité, l’excellence ou la qualité peuvent et doivent être appliquées dans la vie au-delà du sport. »

« Beaucoup de choses contribuent à cette vision. Pour moi, la plupart découlent de leçons tirées du sport, qui sont aussi importantes lors des victoires que lors des échecs. Cela étant dit, j’ai également appris que le sport, et en particulier le sport de haute performance, pouvait engendrer une vision du monde assez restreinte. Certes, ceux et celles qui travaillent fort pour réussir dans les sports de haut niveau doivent se concentrer sur leurs objectifs, mais élargir ma vision du monde m’a permis de prendre conscience que ce n’est pas tout le monde qui peut accéder au sport comme je l’ai fait. »

Son parcours a été parsemé de modèles féminins importants.

« D’abord, mon inspiration est venue de ma tante, qui faisait partie de l’équipe nationale de sports équestres en saut d’obstacles et qui est allée aux Jeux panaméricains. J’adorais la regarder s’entraîner et participer à des compétitions. Je savais que je voulais faire partie d’une équipe nationale. Aujourd’hui, j’ai aussi une pensée pour toutes les femmes qui ont été pionnières en accédant à des postes de dirigeantes dans le sport en tant qu’entraîneuses, officielles, administratrices, PDG et membres de conseils d’administration », dit-elle.

« À l’époque, je ne savais pas à quel point c’était difficile pour elles et je ne pouvais pas saisir toute l’importance de leurs efforts pour les femmes d’hier et d’aujourd’hui. » 

Chrissy Colizza, contractuelle en communications

Depuis son plus jeune âge, Chrissy Colizza rêvait de jouer au hockey féminin à l’Université McGill – et maintenant, elle en est à sa sixième année dans l’équipe et a même été nommée capitaine. 

« Le hockey est devenu un élément essentiel de ma vie. Il me permet de repousser mes limites au-delà de ce que je pensais possible et me procure un sentiment de communauté et d’appartenance », explique-t-elle.

« Grâce à ma participation au sport, j’ai développé des compétences clés telles que le dévouement, la persévérance et l’éthique de travail. Mes expériences à côtoyer des coéquipières et des adversaires talentueuses de partout dans le monde m’ont permis de nouer de grandes amitiés et d’éprouver un sentiment de communauté. »

Ces expériences lui ont valu diverses distinctions, dont le Prix Jean-Béliveau pour le leadership communautaire, la bourse de leadership Gildan de la Fondation Aléo et le Prix du leadership Dorothy Nichols. Elle a toujours voulu se montrer à la hauteur de son idole, l’olympienne Hayley Wickenheiser – l’une des principales conférencières au Sommet Le sport c’est pour la vie cette année.

« Depuis que j’ai cinq ans, Hayley Wickenheiser m’inspire. La fameuse photo où on la voit brandir fièrement le drapeau canadien était accrochée au-dessus mon lit, un rappel quotidien que moi aussi, un jour, je pourrais poursuivre une carrière dans le hockey. Malgré les obstacles qui existaient pour les femmes dans le sport pendant mon enfance, Hayley était la preuve que tout était possible à force de travail acharné et de dévouement. »

Lorsqu’elle était enfant, Chrissy a également puisé son inspiration auprès de ses cousines plus âgées, qui étaient actives et qui l’encourageaient à se joindre à elles dès son plus jeune âge. 

« Mes souvenirs les plus chers concernent la pratique du sport, qu’il s’agisse de jouer au basketball ou au kickball dans l’entrée de garage de mes grands-parents ou au hockey sur la patinoire extérieure. Ma cousine Julia a joué un rôle particulièrement important dans mon parcours; elle a été ma mentore et mon entraîneuse et m’a poussée à atteindre mon objectif de jouer au hockey au niveau universitaire. Julia jouait au hockey dans la première division à l’Université Mercyhurst et a été capitaine de son équipe, ce qui m’a ultimement motivée à jouer au hockey à l’université. »

Chrissy est extrêmement reconnaissante envers ses modèles féminins. 

« L’impact que ces femmes ont eu sur moi s’étend au-delà de leurs réalisations sportives. Elles m’ont appris les valeurs du travail acharné, du dévouement et de la persévérance. Elles m’ont montré que le succès peut être atteint avec la bonne attitude et le bon système de soutien », dit-elle.

« Elles me rappellent que les femmes peuvent accomplir de grandes choses dans le domaine du sport et de l’activité physique, et elles m’ont inspirée à réussir et à avoir mon propre impact sur le monde. »

Billie Tes, responsable du personnel et de la culture

L’athlétisme a joué un rôle prépondérant dans la vie de Billie Tes, ce qui l’a d’ailleurs menée à son rôle au sein de Le sport c’est pour la vie.

Pendant la majeure partie de sa carrière, elle a été membre des Cheetahs de Coquitlam, où elle a été entraînée par Percy Parry et Tara Self. Elle a eu la chance de représenter le Canada au relais 4×100 mètres féminin aux Championnats panaméricains d’athlétisme junior en 2005 et a reçu une bourse d’études comme étudiante-athlète à l’Université de Windsor, où elle a participé à des compétitions avec l’équipe des Lancers de Windsor. 

Parmi ses plus grandes réalisations, mentionnons qu’elle a été médaillée au secondaire dans la course du 100 mètres en 2005 et médaillée canadienne junior dans la course du 100 mètres en 2007, en plus d’avoir participé aux courses du 100 mètres et du 200 mètres aux Championnats de la Colombie-Britannique en 2005 et 2007. 

Selon Tes, ces expériences n’auraient pas pu se produire sans les judicieux conseils de son entraîneuse.

« Tara Self a façonné la personne que je suis aujourd’hui. Elle a insisté sur le fait que lorsque nous mettons le pied sur la piste, nous sommes des athlètes d’abord et avant tout. Pour moi, cette invitation à être une athlète avant tout le reste a été la clé de ma liberté. Au lieu d’être définie par des marqueurs de race ou de genre construits par la société, je pouvais travailler dur pour me définir moi-même pour mon propre bénéfice en tant qu’athlète. » 

« Chaque jour où notre équipe se présentait à l’entraînement, Tara était là, solide, avec des instructions claires pour nous faire travailler fort et nous dépasser. Son légendaire sens de l’humour, ses solides compétences en leadership et son expérience à titre d’athlète olympique ont été pour moi l’étincelle qu’il me fallait pour développer mes compétences. »

Son entraîneuse est restée une personne importante tout au long de sa vie. 

« Plus tard dans ma vie, Tara a assisté à mon mariage, et elle a également assisté aux mariages de plusieurs de mes coéquipières. Cela illustre à quel point elle a eu un impact incroyable sur la vie de tant de gens. Tara est un modèle, une amie et une source d’inspiration. Je suis tellement reconnaissante d’avoir pu l’avoir comme entraîneuse pendant toutes ces années! » 

Francesca Jackman, responsable des initiatives stratégiques

C’est par le sport et l’activité physique que Francesca Jackman a pu éprouver certaines des joies les plus profondes de sa vie et vivre des expériences uniques qui auraient été hors de portée autrement. 

« Dernièrement, ma vie est essentiellement faite de sport et d’activité physique. Je travaille dans le sport, je fais du bénévolat dans le sport et je m’évade par le sport et l’activité physique. Dans l’ensemble, disons que le sport a joué un rôle très positif dans ma vie, et je suis extrêmement chanceuse et reconnaissante pour les possibilités qui se sont offertes à moi en conséquence – j’ai ainsi rencontré mes meilleurs amis, j’ai pu faire du bénévolat aux Jeux olympiques de Rio 2016 et, plus récemment, j’ai pu partager ma passion pour le sport en tant qu’entraîneuse. »

« Je dirais cependant que si le sport a été la source de certaines de mes plus grandes joies, il a également été la source de certaines de mes plus grandes angoisses. »

Francesca était extrêmement compétitive quand elle était enfant et adolescente. 

« Pendant ma jeunesse, j’ai pratiqué le soccer au niveau compétitif, ainsi que la danse et, plus tard, l’athlétisme. J’aimais pratiquer n’importe quel sport, mais il est devenu de plus en plus évident que ma force était la course. Comme beaucoup d’athlètes, mon stress augmentait à chaque épreuve, et la pression que je mettais sur mes épaules devenait presque ingérable. J’ai cessé la compétition quand je suis entrée à l’université; je me suis alors mise au conditionnement physique et à la course longue distance sur route, pour le plaisir », se rappelle-t-elle. 

« Je suis fière d’avoir terminé trois marathons et six demi-marathons, malgré les difficultés, le manque de confiance et l’anxiété. Je suis convaincue que le sport continuera à jouer un rôle important dans ma vie, mais en toute honnêteté, je travaille toujours à définir sous quelle forme exactement. » 

Elle n’a certes pas manqué de modèles féminins tout au long de sa carrière.

« À mes débuts, l’inspiration est venue de ma mère. Elle était l’une de mes plus grandes admiratrices (l’autre étant mon père), et je lui dois une grande partie de ma passion pour l’engagement à vie dans l’activité physique. Elle jouait avec moi au 21, elle m’emmenait à la piste d’athlétisme pour mes entraînements en vue de ma première course de 800 mètres, elle me conduisait dans tous les sens entre le terrain de soccer, le studio de danse, la piste d’athlétisme et la maison, et elle était toujours là pour m’encourager. »

« Pendant le secondaire, l’inspiration est venue de Sue Northey, mon entraîneuse de course. La force de Sue, ce n’était pas seulement que vous pouviez l’entendre vous encourager de n’importe où dans le stade, c’était toutes les petites choses qu’elle faisait pour rendre le sport amusant. Maintenant que je suis moi-même entraîneuse, je suis encore plus consciente de l’impact qu’elle a eu sur ma relation avec le sport, et cela m’inspire à essayer d’en faire autant pour les athlètes que j’entraîne. »

Elle a également été inspirée par certaines athlètes féminines à succès.

« En dehors de mon réseau personnel, c’est Clara Hughes qui m’a le plus inspirée. J’ai adoré son livre Open Heart, Open Mind et quand j’ai vu Clara au vélodrome olympique de Rio 2016, je n’ai pas pu rater l’occasion de lui dire bonjour. Clara a humanisé le sport de performance à mes yeux, et sa gratitude est restée avec moi en poursuivant ma carrière dans l’administration du sport. »

Renée Lozeau, responsable des services de conception

Pour Renée Lozeau, le sport et l’activité physique l’ont aidée à apprendre à s’aimer et l’ont emmenée dans un cheminement de découverte de soi qui a amélioré tous les aspects de sa vie. 

« J’ai grandi en région rurale, et j’étais toujours dehors avec ma famille ou les enfants de mon quartier : je grimpais aux arbres, je nageais, je faisais du canot, du camping et du vélo sur les routes secondaires. Quand j’ai rejoint le mouvement des guides, le sens de l’aventure s’est éveillé en moi et m’a permis de faire de nouvelles expériences, d’acquérir de nouvelles compétences, de participer à des compétitions et de développer mon leadership, tout en faisant de l’activité physique. Mon premier sport de compétition a été le soccer. C’était merveilleux d’exceller dans quelque chose et d’être entourée de coéquipières qui se soutenaient et s’encourageaient mutuellement », se souvient-elle.

« Puis, après l’école primaire, j’ai traversé une période difficile face à moi-même et mon image corporelle – les enfants peuvent être foncièrement cruels. Cette perte de confiance m’a suivie dans mes relations adultes, et ce n’est que lorsque mon mariage a pris fin que j’ai réalisé que je devais commencer à m’aimer davantage. Parce que, comme on dit, peu importe où je vais, je serai toujours là. »

Éprouvant le besoin de se remettre en forme mais peu encline à s’inscrire au gym, Renée a décidé de s’inscrire à un cours de baladi au complexe sportif local.

« Rapidement, j’ai senti que c’était un environnement incroyablement accueillant, et progressivement j’ai gagné en positivité et en confiance face à mon corps. La professeure et les autres danseuses m’ont aidée à prendre conscience que la beauté se présente sous différentes formes, que les danseuses viennent dans toutes les formes et toutes les tailles, et que la danse était une activité dans laquelle je pouvais exceller. Et mieux encore, j’ai réalisé que j’étais une personne à part entière. »

Peu de temps après, elle a trouvé son créneau.

« J’ai exploré divers styles de danse, et j’en ai trouvé un qui m’a vraiment plu. C’est un style improvisé de baladi qui combine des éléments de flamenco avec une variété de mouvements de danse du Moyen-Orient. J’avais toujours admiré la force féminine des Flamencas, et ce style de baladi était intrigant, plus axé sur l’interaction de groupe que sur la performance », dit-elle.

« Ensuite, ma professeure de danse m’a encouragée à me diversifier et à commencer à enseigner. Je me sentais mieux dans ma peau et bien que je craignais toujours de ne pas être à la hauteur, j’ai décidé de sortir de ma zone de confort. Ce nouveau rôle a été une autre étape dans mon cheminement de croissance personnelle. Enseigner m’a non seulement permis de redonner tout ce que j’avais reçu de ma professeure, mais j’ai aussi pu voir des femmes qui étaient comme moi, en train d’apprendre à aimer leur corps, à gagner en confiance et à s’épanouir. Un cadeau merveilleux! »

Plus tard, elle a dû déménager et n’a pas pu continuer à enseigner régulièrement, mais elle a finalement trouvé une nouvelle troupe de baladi et a commencé à suivre un cours de flamenco. Elle a même fait participer son mari, qui l’accompagne lors d’événements mensuels où il joue des percussions pendant qu’elle danse. 

« En cette Journée internationale des femmes, je pense à ces femmes qui m’ont inspirée et encouragée, et mon constat est que je ne serais pas qui je suis aujourd’hui sans elles. Alors que je m’affaire à vieillir avec grâce, je sais que l’activité physique et mes amis de longue date seront là pour me soutenir. Je ne peux imaginer ma vie sans la danse! »

 

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