Le Québec, champion de la promotion de la littératie physique et de la sécurité dans les sports
Si partout au pays, la littératie physique est un concept en pleine évolution, le Québec est quant à lui rapidement devenu un réel foyer d’innovations. Non seulement les francophones ont adopté le mouvement, mais ils montrent en plus déjà l’exemple en matière d’initiatives clés. Lors du Sommet canadien de Le sport c’est pour la vie de cette année, les délégués francophones se sont réunis lors d’une journée qui avait pour but de partager les réussites et d’explorer les défis à venir.
Organisée par Kim Samson de Le sport c’est pour la vie, la journée a mis en vedette deux des principaux acteurs du mouvement : Steeve Ager du Réseau Accès Participation et Sylvain Croteau de Sport’Aide. Ensemble, ils ont abordé deux sujets, soit l’évolution de la définition de la littératie physique, et comment protéger les athlètes et ceux qui participent aux sports et à l’activité physique contre l’intimidation et la violence.
« Cette année, il était plus important que jamais de tenir la « Journée francophone » pendant le Sommet, puisqu’il y a tellement d’initiatives qui se dessinent actuellement autour du mouvement. Le fait d’accueillir Sylvain et Steeve comme animateurs a vraiment permis de souligner à grands traits le chemin parcouru, mais aussi de rappeler celui qu’il reste à faire. Pendant cette journée, nous avons commencé à élaborer le plan d’action qui nous mènera à nos prochains succès, ce qui a donné lieu à des discussions stimulantes », a déclaré Kim Samson.
Qu’est-ce que la littératie physique 2.0?
L’objectif principal de Steeve Ager à l’approche du Sommet 2020 était très simple : aider les délégués à mieux comprendre ce qu’est véritablement la littératie physique. Selon lui, la plupart des gens ont une compréhension sommaire du concept, et ils ne saisissent donc pas toute la portée sociale qui s’en dégage. Une situation qui devrait changer avec le lancement de « Développer la littératie physique 2.0 » par Le sport c’est pour la vie.
« Au début, la littératie physique était davantage perçue comme spécifique aux habiletés motrices. Mais, avec l’évolution récente du concept, je pense qu’il gagnera en popularité dans notre culture. Cette vision plus englobante de la littératie physique est maintenant beaucoup plus collée à une vision développementale globale afin que l’activité physique devienne un mode de vie », a déclaré Steeve Ager.
Il a aussi précisé qu’à l’heure actuelle, le domaine des loisirs est intéressé, les villes et les municipalités sont bien alignées et le secteur du sport est engagé. Mais il reste encore du travail à faire et des mesures plus concrètes à mettre en place. La véritable littératie physique consistera à faire en sorte de développer une approche axée sur la santé de la population en générale, et non plus seulement sur celle d’une poignée d’athlètes.
« Une chose dont je suis certain, c’est que le concept va prendre plus d’ampleur. Plus l’approche sera générale, mieux ce sera; et cela s’harmonise parfaitement avec les préoccupations actuelles. Les choses avancent bien et notre démarche est de plus en plus axée sur la promotion de la santé. Nous envisageons maintenant une approche plus holistique et nous travaillons à créer des environnements favorables pour tous. Maintenant, le message ne s’adresse plus seulement au milieu sportif », a-t-il affirmé.
En fin de compte, cette journée a permis aux professionnels de se réunir pour partager les pratiques exemplaires et pour discuter de la façon d’aller de l’avant, ce qui a permis d’engager des discussions fructueuses sur la pratique, et donc d’aller au-delà de la théorie.
« J’ai eu l’impression de faire un pas en avant concret, loin du travail en silos. Nous avons discuté de façon transparente de ce que nous pouvons faire pour répondre aux enjeux politiques que suscite la littératie physique, et des façons de faciliter la participation des organismes et des associations. Je suis très heureux de tout le travail que nous avons pu réaliser pendant le Sommet », a-t-il ajouté.
Travailler ensemble pour assurer la sécurité des gens
Le concept de sécurité dans les sports a fait beaucoup de chemin, et ce sont les experts du Québec qui ont marqué des progrès dans ce domaine. La toute première conférence internationale sur la sécurité dans les sports en Amérique du Nord, qui a récemment été reportée en 2021 en raison de la COVID-19, aurait réuni des experts du monde entier pour discuter de la façon dont la collaboration peut mener à la création d’environnements sans violence.
« La chose la plus importante à démontrer, c’est que la meilleure façon de réussir à offrir un environnement sportif sécuritaire est de travailler ensemble. Nous sommes aidés par de nombreux partenaires pour démontrer que cela va bien au-délà de Sport’Aide », a déclaré Sylvain Croteau.
Selon lui, il faut que le plus grand nombre possible d’organismes et de personnes collaborent, que ce soit en aidant à créer une base de données sur les entraîneurs et les bénévoles, ou en instaurant des mesures de protection et des politiques qui protégeront les personnes vulnérables.
« Même si nous avons tous des missions et des objectifs différents, les diverses approches que nous proposons pour mobiliser les gens s’articulent toutes autour de ce même objectif : créer des environnements sportifs sécuritaires. »
Sylvain Croteau a été enchanté par le niveau des discussions des délégués pendant le Sommet et il a affirmé avoir ressenti une énergie vivifiante dans la salle. C’est l’énergie qu’il espérait communiquer à la conférence internationale sur la sécurité dans les sports, laquelle comptait plus de 300 inscriptions six semaines avant la tenue de l’événement. Il estime par ailleurs que la conférence aurait rassemblé 400 participants venus de 38 pays.
« Nous sommes peut-être tristes, mais ce que je peux dire, c’est que nous avons maintenant 13 mois pour faire en sorte que cette conférence soit parfaite. »
Entre-temps, nulle intention de rester les bras croisés. Il est à préparer le lancement de deux outils : un livre pour les enfants et un outil pour les entraîneurs. Les deux seront lancés plus tard en 2020. Il a également établi une collaboration avec une organisation aux Pays-Bas, ce qui l’étonne encore.
« Les choses changent rapidement, parce que les gens et les organismes se mobilisent autour de ce sujet, et quand viendra le temps de comparer le Canada et le Québec à d’autres endroits, nous voulons être perçus comme des chefs de file. C’est pourquoi nous cherchons toujours à concevoir et à mettre en place de nouveaux outils et de nouvelles approches. C’est ce qui nous permettra de progresser. »
C’est pourquoi il est si important de travailler avec Le sport c’est pour la vie et de participer au Sommet. Sport’Aide croit que ces partenariats sont nécessaires pour être en mesure de fournir aux participants l’expérience qu’ils méritent.
« La meilleure façon d’encourager les jeunes athlètes à avoir une vie active, c’est de leur offrir une expérience sportive positive, et pour y arriver, il est essentiel de garantir la sécurité dans les sports. »