Jouer pour un monde meilleur
– Par Joe D’Eramo, responsable du sport de qualité chez Le sport c’est pour la vie
La nourriture, la musique, l’art et le sport (et l’activité physique) partagent un point en commun : ils peuvent transcender les innombrables différences qui, autrement, pourraient sembler polariser notre monde. Alors que des personnes du monde entier s’engagent dans le sport et l’activité physique, ces derniers doivent être centrés sur l’être humain et alignés sur les droits de l’homme. Dans sa première déclaration en tant que ministre des Sports et de l’Activité physique, la ministre Carla Qualtrough a souligné l’importance d’établir un système sportif canadien ancré dans les droits de l’homme, l’égalité, l’équité, la sécurité et l’inclusion, des valeurs fondamentales qui soutiennent l’écosystème sportif complexe du Canada.
Le sport en tant que droit de l’homme
Alors que nous célébrons le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) le 10 décembre, il est important de souligner la place qu’occupent le sport et l’activité physique dans cette déclaration. Bien que la DUDH ne mentionne ni le sport ou l’activité physique de manière explicite, le repos, les loisirs et les congés périodiques englobent le droit de se livrer à des activités récréatives, ce qui inclut le sport et l’activité physique. Depuis la déclaration de 1948, de nombreuses autres ressources des Nations unies, telles que la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), la Charte de l’éducation physique et du sport, les Objectifs de développement durable, la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) et la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CIEDR), et d’autres encore, ont jeté les bases du sport et de l’activité physique en tant que droits de l’homme.
Au Canada, la Charte canadienne des droits et libertés et la commémoration par le Canada de la Journée des droits de l’homme soutiennent les principes généraux d’égalité et d’inclusion, qui incluent l’accès au sport et à l’activité physique.
Récits de Tanzanie
Mon voyage personnel en Tanzanie en 2017 m’a permis de constater le pouvoir transformateur du sport en matière de changement social. Pendant mon séjour, il était tout à fait clair que le sport était un langage universel. En nouant des liens avec les habitants et « wasafiri » sur des terrains de soccer en terre battue ou des stationnements transformés en terrains de basket-ball, il était évident que leur passion pour le jeu surpassait les conditions des terrains ; les participants ne pensaient que de jouer et de se connecter, peu importe les circonstances. Mon expérience tanzanienne a mis en lumière l’impact incroyable que le sport et l’activité physique peuvent avoir sur l’inclusion sociale et la construction d’une communauté. C’est Nelson Mandela qui l’a le mieux exprimé lors de la remise des Laureus World Sports Awards en 2000 : « Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d’inspirer. Il a le pouvoir d’unir les gens comme peu d’autres moyens le font. Il parle aux jeunes dans un langage qu’ils comprennent. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour faire tomber les barrières raciales. Il se moque de tous les types de discrimination.
Le sport et l’activité physique favorisent le développement des habiletés humaines essentielles, notamment les habiletés fondamentales comme la promotion du sentiment d’appartenance, d’une communication efficace et d’une contribution significative. Le développement de ces habiletés humaines est un objectif de plus en plus important au sein du système sportif canadien. Cela correspond directement à la Matrice de développement de l’athlète et au Cadre de développement à long terme (DLT) 3,0 de Le sport c’est pour la vie, qui mettent l’accent sur une approche holistique, c’est-à-dire, qui tient compte de diverses compétences des participants, notamment sociales et mentales. Ancrés dans l’idée que le sport est un droit de l’homme, ces domaines soulignent l’importance de créer des environnements sportifs de qualité qui soutiennent les interactions sociales positives et favorisent le bien-être mental.
L’engagement de Le sport c’est pour la vie
Qu’il s’agisse d’une réaction à la crise du sport sécuritaire dans laquelle nous nous trouvons ou tout simplement d’un changement de perspective vers une vision plus holistique du sport et de l’activité physique, nous avons, en tant que système, fait des progrès dans la bonne direction pour rectifier les lacunes identifiées dans les domaines de l’équité, de la diversité, de l’inclusion et de l’accessibilité (EDIA), du sport sécuritaire et du sport de qualité.
Le sport pour la vie ne fait pas exception à la règle. Depuis la création du concept, les principes du sport de qualité, fondés sur le cadre du DLT, sont les suivants : un personnel qualifié, de bons programmes et un environnement sain. Guidé par ces trois piliers, le cadre lutte de manière proactive contre divers problèmes, notamment la maltraitance, la discrimination, les préoccupations liées à l’EDIA, les considérations relatives à la sécurité dans le sport, etc. Cette approche garantit des environnements sportifs et d’activité physique sécuritaires et responsables, permettant aux participants d’être véritablement eux-mêmes et de se développer de manière holistique.
La célébration de la Journée des droits de l’homme, y compris le sport et l’activité physique, n’est pas seulement un concept théorique, mais une expérience partagée par de nombreuses personnes. Qu’il s’agisse d’environnements locaux dans les pays en développement ou d’événements de haut niveau sur la scène mondiale, l’engagement en faveur du développement humain et social est au cœur du sport et de l’activité physique. Cet engagement, ancré dans les droits de l’homme, englobe la recherche de l’excellence et sert de source d’inspiration permanente, nous incitant tous à devenir de meilleurs êtres humains grâce à notre engagement dans le sport et l’activité physique.
