Les pays scandinaves s’inspirent du modèle canadien de développement des athlètes

Lorsqu’il s’agit de développement des athlètes, les pays scandinaves peuvent sembler avoir une avance sur le Canada, mais en réalité ils se fient souvent à notre expertise. Lors d’une récente entrevue, l’expert de Le sport c’est pour la vie André Lachance a expliqué au journaliste Martin Leclerc comment nous en sommes venus là.

« Beaucoup d’améliorations apportées dans les systèmes sportifs scandinaves sont le fruit de recommandations faites par des experts canadiens », a-t-il mentionné à Radio-Canada dans un article paru au mois de janvier.

Faisant la promotion du modèle de développement à long terme de l’athlète, dont la version 3.0 verra bientôt le jour, Lachance maintient que si vous avez été entraîneur ou avez participé à un sport organisé au cours des 14 dernières années, vous avez sans doute été influencés par sa publication. Ce modèle, qui a été adopté dans plusieurs pays à travers le monde, fait en sorte que les Canadiens sont régulièrement sollicités pour aller expliquer leur modèle et conseiller des fédérations étrangères.

Mais ça signifie parfois que ces pays iront de l’avant avec des initiatives leur procurant un avantage compétitif.

« Au Canada, nous sommes les champions du monde pour la production de beaux documents en papier glacé. Les idées qu’on y retrouve sont excellentes. Mais quand vient le temps de les mettre en application, c’est autre chose, » dit Lachance.

« Chez nous, nous débattons encore d’enjeux qui existaient en 2002 ou en 2006. Pendant ce temps, les scandinaves partent avec nos informations et se disent : « OK, comment on fait pour implanter ça le plus rapidement possible? »

Au mois d’octobre, monsieur Lachance a passé une semaine au Danemark, et il y a remarqué que toutes les fédérations sportives de ce pays étaient représentées dans la salle pour étudier les idées et concepts canadiens — le principal étant la littératie physique. Et bien qu’il pense que les pays européens progressent à ce niveau, le fait que le Canada soit loin derrière l’attriste.

Un des concepts qu’il aimerait voir mieux acceptés est le développement multisport des athlètes.

« C’est très en vogue. Les Japonais seront les prochains à faire ce virage fondamental vers le multisport. Eux aussi se rendent compte, par exemple, que jouer au baseball intensivement entre 12 et 16 ans provoque plus d’effets négatifs que positifs chez les athlètes », explique-t-il.

Certains programmes sont même totalement dépassés.

« L’idée d’aller à l’école en matinée et de faire du sport l’après-midi date de l’Union soviétique. Ce n’était pas une mauvaise idée, sauf qu’on s’est rendu compte qu’après cinq ans, les jeunes sont écœurés de pratiquer la même discipline de façon intensive et qu’ils risquent davantage d’abandonner toute pratique sportive », dit-il.

« Nous essayons d’influencer les décideurs à faire les choses autrement, en laissant les élèves de secondaire 1 et 2 se familiariser avec la pratique de plusieurs sports pour ensuite leur permettre de faire un choix ».

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