Le sport c’est pour la vie fait son chemin en France : outiller les clubs sportifs de la France grâce à la littératie physique 

Dans le contexte mondial actuel, et grâce au travail de chercheuses, chercheurs et spécialistes dévoués, comme ceux et celles ayant partagé leurs travaux à la Conférence internationale de la littératie physique en mai, la littératie physique gagne du terrain. Ces ambassadeurs et ambassadrices de la littératie physique souhaitent non seulement mettre en lumière l’importance de la littératie physique, mais aussi partager avec les gens du monde entier les connaissances et les outils pour promouvoir le mouvement pour la vie. 

Au cours des dernières années, Le sport c’est pour la vie a collaboré avec une équipe dévouée en France afin de faire progresser la littératie physique, un concept naissant dans ce pays. 

Dans cet entretien, nous nous penchons sur les réflexions de Sandrine Rabaud, conseillère technique et pédagogique supérieure depuis peu pour La Fédération Française Handisport et anciennement à la Fédération française des clubs omnisports. Avant de travailler pour le ministère des Sports en France, Rabaud était déjà forte d’une expérience dans le sport de haut niveau et en tant qu’enseignante et comme entraîneuse de roller en ligne. Ce qu’elle nous a raconté témoigne des changements et des progrès qui s’opèrent dans le pays en matière de littératie physique.  

La littératie physique en France et ailleurs

À titre de conseillère technique en matière de sport, Rabaud partage son expertise et sa passion pour guider et déployer les politiques nationales en matière de sport, qu’il s’agisse du sport en général, du sport de haut niveau, du développement de talents ou de la gestion de l’entraînement. Elle fait partie des 1 600 conseillers et conseillères techniques et pédagogiques, agent du ministère des sports occupant des postes similaires dans 79 fédérations sportives à l’échelle mondiale, dont des organisations olympiques, paralympiques et multisports. 

En 2021, Rabaud a découvert le concept de littératie physique, ce qui l’a conduit au travail mené par Le sport, c’est pour la vie. « La littératie physique permet aux personnes de tous âges de maintenir un mode de vie actif. L’apprentissage continu et la participation positive à des activités physiques sont des conditions essentielles à un engagement durable envers la santé et le bien-être », a déclaré Rabaud. Depuis qu’elle a découvert la littératie physique, elle s’efforce de la faire connaître aux fédérations et aux clubs en France et de démontrer son importance aux intervenantes et intervenants sportifs. Comme le concept prend de l’ampleur dans le pays, il s’agit-là d’un premier pas important. 

Les clubs sportifs en France offrent actuellement diverses activités comme le football, le rugby et le basketball, des sports qui s’adressent aux gens de tous âges et de tous niveaux. Ces clubs contribuent à renforcer les habiletés motrices fondamentales et le travail d’équipe, en plus de cultiver un sentiment d’appartenance à la communauté. Qu’il s’agisse de soutenir les jeunes joueurs et joueuses ou les athlètes de haut niveau, chaque club joue un rôle essentiel dans la promotion d’un mode de vie actif et du bien-être en général, enrichissant ainsi grandement la culture du sport du pays.

En tant qu’ambassadrice de la littératie physique, Rabaud voit loin et souhaite entraîner un changement au sein du système sportif. Dans le cadre de son travail, elle réfléchit à l’évolution des clubs multisports en France, où on assiste à un changement positif, car les clubs sportifs travaillent à aligner leur mission sur les principes de la littératie physique. « Pour vraiment promouvoir la littératie physique, nous devons opter pour une approche holistique qui engage le personnel éducateur, les décideurs et les organismes sportifs à travailler ensemble pour faire en sorte que la littératie physique soit une priorité dans les écoles et dans les politiques nationales », a expliqué Rabaud.

Elle reconnaît également l’importance de mettre en œuvre une approche holistique en matière de littératie physique, d’aller plus loin que les initiatives ponctuelles. Un objectif qui s’accompagne de défis. Dans ce contexte, et pour l’avenir, les ambitions de Rabaud s’ancrent dans un désir de changement durable. Son travail vise à élargir la portée des programmes d’éducation physique pour impliquer une diversité d’intervenants et d’intervenantes et des membres de la direction, et non pas que du personnel en éducation. Rabaud souhaite que la littératie physique fasse partie intégrante de la politique nationale et qu’elle constitue une base solide pour lutter contre la sédentarité.

Cesser de travailler en vase clos pour favoriser l’inclusion

Abordant les défis auxquels est confronté le système sportif français, Rabaud souligne la nécessité de décloisonner le travail et de promouvoir la collaboration intersectorielle. Elle souligne l’effort d’inclusion dont fait preuve le ministère du Sport, mais elle insiste sur l’importance d’une structure unie, dans laquelle la littératie physique sera acceptée comme le fondement et la clé qui déboucheront sur une véritable inclusion.

Pour Rabaud, l’une des plus grandes forces de la littératie physique est celle de favoriser l’inclusion. « La littératie physique élimine les obstacles à la participation en faisant la promotion des habiletés motrices fondamentales », a-t-elle illustré. « Lorsque les gens ont confiance en leurs capacités physiques, ils sont plus enclins à pratiquer des sports et des activités physiques, ce qui favorise la diversité et l’inclusion dans le sport. »

Prioriser la littératie physique : des retombées internationales

Les recherches de Rabaud sur le concept de la littératie physique lui ont démontré à quel point les retombées sont grandes à l’échelle mondiale lorsque l’on fait de la littératie physique une priorité. « En instillant l’amour du sport et de l’activité physique dès le plus jeune âge, nous pouvons créer des communautés plus saines et plus actives, s’est enthousiasmée Rabaud. Cela permet aux gens de faire des choix plus sains, d’améliorer leur bien-être général et de développer un sentiment d’appartenance et de solidarité. »

En tant qu’ambassadrice de l’engagement sportif pour la vie, elle remet en question le concept de la spécialisation hâtive. Elle reconnaît l’importance de développer tôt certaines compétences techniques, mais elle insiste sur la nécessité d’adopter une approche holistique. Ce qu’elle souhaite pour l’avenir, c’est d’intégrer la littératie physique dans les discussions internationales et d’encourager la collaboration interdisciplinaire. 

Comment Le sport c’est pour la vie favorise-t-il le changement à l’échelle du pays

Le Sommet de Le sport c’est pour la vie qui s’est tenu au Québec et la Conférence internationale de la littératie physique à New York ont également transformé la façon de penser de Rabaud. Elle a expliqué que les clubs multisports français comprennent maintenant mieux la participation aux sports tout au long de la vie, et en apprennent de plus en plus sur les fondements de la littératie physique et de la vie active. Grâce aux formations offertes par Le sport c’est pour la vie, dont des ateliers, des formations en ligne, du perfectionnement professionnel avec le personnel de Le sport c’est pour la vie et l’outil PLAYBuilder, les clubs adoptent de plus en plus le concept de littératie physique, ce qui les pousse à modifier leurs offres. Jusqu’à présent, et grâce à son travail et à son enthousiasme, Rabaud a financé le développement d’une formation portant sur la littératie physique pour 18 responsables de différents clubs sportifs.

Nous avons hâte d’en apprendre davantage sur les fruits de son travail à mesure qu’elle continue de promouvoir la littératie physique en France!

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