La controverse entourant l’identification de talent précoce

Plusieurs organisations sportives canadiennes pratiquent l’identification de talent (IT) précoce, un processus où les enfants de 10 à 14 ans sont évalués et choisis pour des programmes sportifs de haute performance et amenés sur la voie du succès athlétique. Malheureusement, cette situation peut entraîner des problèmes, autant pour ceux qui sont choisis que pour ceux qui ne le sont pas, et cette approche ne tient souvent pas compte du développement à long terme des athlètes. 

Récemment, le Centre de documentation pour le sport a publié un article de deux candidats au doctorat qui discutent des pour et contre de l’identification de talent. Aaron Koenigsberg et Jesse Korf, de l’Université York, ont partagé leur point de vue dans un article de blogue au mois d’avril qui s’est penché sur le problème d’un point de vue académique.

« Bien que les critiques de l’IT précoce aient appelé à un changement vers la rétention d’autant de personnes que possible, cette perspective ne tient pas pleinement compte de la rareté des ressources disponibles, » écrit Koenigsberg, en mentionnant que les défenseurs de l’inclusion déplorent le « manque de ressources » disponibles pour les futurs athlètes.

« Même si tous les athlètes soutenus par les programmes d’IT ne parviendront pas à atteindre le plus haut niveau, le fait de sélectionner les athlètes qui sont considérés comme ayant le plus grand potentiel de réussite future à un âge précoce et de leur offrir un environnement de haute qualité améliorera leurs chances d’atteindre le statut d’élite. »

Quant à lui, M. Korf soutient que l’IT n’est pas efficace et qu’elle peut entraîner des blessures et de l’épuisement.

« Pour défendre l’idée de l’IT précoce, il suffit de regarder les sélections sportives professionnelles, où les équipes sélectionnent des joueurs à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine, en s’appuyant sur des outils d’analyse et d’évaluation de pointe. Et pourtant, la précision de leurs sélections est au mieux médiocre, » écrit-il.

« La spécialisation précoce peut également conduire à un moindre plaisir du sport chez les enfants et les jeunes, car il y a généralement plus de structure supervisée par des adultes et moins de jeu (Wiersma, 2000). Cela devient plus problématique si l’on considère que la grande majorité des enfants qui pratiquent un sport n’atteindront pas le niveau professionnel. »

L’identification de talents demeurera un sujet controversé pour les organismes nationaux de sport pour les années à venir, et qui bouleversera la vie de nombreux athlètes. Comme ils orientent les athlètes aux premiers stades de leur développement dans la poursuite de l’excellence, il est essentiel que les entraîneurs et parents se penchent sur ce problème. 

Pour en savoir plus sur les principes de développement à long terme et sur l’approche de Le sport c’est pour la vie en matière de spécialisation, nous vous invitons à télécharger et à lire la ressource Développement à long terme par le sport et l’activité physique.

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