Chaque entraîneuse, entraîneur et bénévole devrait savoir ces 3 choses à propos de la violence fondée sur le sexe (… et comment en parler avec les jeunes athlètes!)
Quand vous décidez de devenir entraîneuse et entraîneur, vous pensez peut-être que vous aurez seulement à organiser des exercices et développer des jeux. Souvent, sans vous y attendre, vous devenez une personne en qui les les jeunes que vous entraînez ont confiance.
Dans de tels contextes, il est possible que de jeunes athlètes vous posent des questions sur la violence fondée sur le sexe … est-ce que vous pourrez les aider?
La violence fondée sur le sexe (VFS) est une violence commise à l’encontre d’une personne en raison de son genre, de son expression de genre, de son identité de genre ou de la perception qu’on a de son genre. Elle peut prendre de nombreuses formes différentes, telles que la violence émotionnelle, physique, financière et sexuelle. N’importe qui peut être victime de VFS, mais le plus souvent, ce sont des femmes, des filles, et des personnes de diverses identités de genres et de sexes.
Sur ce, voici trois choses que vous devriez savoir à propos de la VFS et comment en discuter avec vos athlètes.
#1 – Ça n’arrive pas seulement aux adultes
La VFS ne touche pas seulement les adultes. En réalité, 61 % des femmes et des filles âgées de 15 à 24 ans dans les provinces canadiennes ont subi un comportement sexuel non désiré en public[1].
Comprendre et reconnaître les expériences vécues des jeunes dans votre vie est une étape importante pour vous permettre de les aider. Comme entraîneuse et entraîneur, bénévole ou responsable d’organismes sportifs, vous jouez un rôle unique qui peut façonner comment les jeunes apprennent à propos du respect, des limites et du consentement.
Commencer la conversation – option 1
Une bonne façon de commencer la conversation est de discuter de limites personnelles. Apprendre à établir des limites est l’une des façons les plus importantes de développer l’estime de soi et d’établir des relations saines.
Question : Chaque personne a sa propre zone de confort. Selon vous, que sont les limites personnelles ?
Proposition de réponse : Les limites personnelles sont des limites qui vous permettent d’être en sécurité, à l’aise et respecté dans vos relations, que ce soit dans le cadre du sport ou en dehors.
Dans le domaine du sport, les limites peuvent prendre plusieurs formes :
- Les limites physiques peuvent inclure le fait de respecter l’espace personnel, déterminer quel est le niveau de contact physique approprié pendant l’entraînement, ou reconnaître quand l’athlète a besoin d’une pause.
- Les limites émotionnelles peuvent inclure les sujets que les jeunes se sentent à l’aise de discuter avec les membres de l’équipe, ou comment les jeunes veulent que les entraîneuses et entraîneurs les traitent.
- Les limites de temps peuvent désigner le fait de jongler les engagements sportifs avec d’autres aspects importants de la vie, comme l’école ou la famille.
# 2 – Ce n’est pas juste que les jeunes ne veulent pas en parler
Parfois, c’est déclenché par un simple commentaire fait par votre jeune athlète.
L’athlète peut mentionner une expérience récente liés à la VFS pour voir comment vous allez réagir, ce qui pourrait ouvrir la voie vers une conversation plus sérieuse.
Si cela se produit, posez des questions ouvertes pour en apprendre davantage sur la situation.
Commencer la conversation – option 2
Au lieu de seulement se centrer sur ce à quoi les autres s’attendent d’elles, les jeunes personnes devraient savoir qu’elles ont des droits dans leurs relations – y compris leurs relations avec les autres membres de l’équipe, les entraîneuses et entraîneurs, et les autres adultes dans les organismes sportifs.
Question : En tant qu’athlète, il est important de connaître ses droits. Quels sont les droits que vous pensez avoir dans vos relations, y compris dans le sport ?
Proposition de réponse : Vous avez le droit de fixer des limites saines dans vos relations avec les personnes dans votre vie. Cela comprend :
- Le droit de dire non.
- Le droit de changer d’idée.
- Le droit de demander pour ce dont vous avez besoin.
# 3 – Ce n’est pas juste aussi simple que ça
Le consentement est essentiel, mais il n’est pas très bien compris. En réalité, seulement 45 % des Canadiennes et Canadiens comprennent ce qu’est le consentement[2].
Parler du consentement peut être gênant, mais ça n’a pas besoin d’être complexe. Voici ce que les jeunes ont besoin de savoir à propos du consentement.
Commencer la conversation – option 3
Le consentement, c’est donner son accord aux activités quel quelles soient. Quand les jeunes personnes ne connaissent pas leurs droits, ou qu’elles pensent devoir faire ce qu’on attend d’elles, elles ne peuvent pas consentir.
Question: Le consentement est un droit que toute personne possède lorsqu’elle interagit avec d’autres. Connaissez-vous la véritable signification du consentement et à quoi il ressemble ?
Proposition de réponse : Pour que le consentement soit valable, il doit être :
- donné librement et avec enthousiasme. Si une personne ressent de la pression ou est forcée de faire quelque chose, ce n’est pas un consentement. « Non » veut toujours dire « non », et ce choix doit être respecté.
- continu. Une personne peut changer d’idée à tout moment durant une relation sexuelle et si c’est le cas, il faut arrêter. Le consentement continu signifie une communication continue. Si vous ne savez pas bien ce que votre partenaire ressent, cessez ce que vous faites et posez‑lui la question.
- précis et requis pour chaque activité. Ce n’est pas parce qu’une personne a donné son consentement pour une activité sexuelle qu’elle consent à une autre. Demandez‑le lui pour chaque activité.
- éclairé. Le consentement n’existe pas si la personne n’a pas tous les renseignements. Le consentement doit être donné de façon honnête, sans mensonge, manipulation ou subterfuge entre les personnes
Ce n’est pas juste comment sont les choses
Vous avez le pouvoir d’apporter des changements remarquables dans la vie des jeunes.
Pour une jeune personne, il peut être difficile de naviguer dans différents genres de relations. Souvent, elles ignorent qu’elles ne savent pas tout, donc elles dépendent sur des adultes, comme vous, pour les aider à comprendre le monde autour d’elles.
Une des meilleures façons de les aider, c’est de leur faire reconnaître leurs droits, y compris l’importance des limites personnelles, le fait de savoir quels sont leurs droits et de comprendre ce que le consentement veut dire.
Des ressources additionnelles et des modules d’apprentissages pour les jeunes personnes se trouvent en ligne : https://www.canada.ca/fr/femmes-egalite-genres/campagnes/violence-fondee-sexe-ce-nest-pas-juste/ressources-matiere-violence-fondee-sexe/modules-apprentissage-jeunes.html.
Cet article a été rédigé en collaboration avec Femmes et Égalité des genres Canada.
[1] La violence fondée sur le sexe et les comportements sexuels non désirés au Canada, 2018 : Premiers résultats découlant de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés
[2] Moins de la moitié de la population au Canada comprend ce que signifie le consentement sexuel – Fondation canadienne des femmes