Un programme de hockey autochtone aide à cultiver des amitiés grâce à un environnement sportif inclusif

Bien que, traditionnellement, le hockey soit considéré comme un sport dispendieux, avec peu de diversité, Jana Headrick est dévouée à la mise en place d’expériences positives pour les filles autochtones.

C’est pourquoi elle a fondé un programme de hockey dans la région du Grand Fredericton, sur le territoire traditionnel non cédé des peuples Wolastoqiyik, Mi’kmaq et Peskotomuhkati. Elle explique que pour créer des expériences positives pour les filles autochtones dans le milieu du sport, les organisations sportives doivent « les aider à prendre confiance en elles et leur donner l’opportunité de s’exprimer, pour ce qu’elles sont, tout simplement ».

Jana Headrick et ses alliés(es) tentent d’éliminer autant d’obstacles que possible pour les enfants, en particulier ceux qui sont issus de la communauté noire, autochtone et des personnes de couleur (NAPC). Elle s’intéresse à la conception et à la mise en œuvre de programmes destinés spécifiquement aux filles autochtones et aux groupes en quête d’équité, ce qui leur permet d’avoir accès à un espace avec des personnes qui leur ressemblent.

Les recherches ont démontré que les enfants NAPC, et plus particulièrement les filles, sont confrontés à des obstacles plus importants dans le milieu du sport. Créer un espace inclusif et culturellement diversifié pour les enfants leur permet de nouer des relations et de vivre des expériences positives. Le but de Jana est de créer des expériences sportives positives afin d’initier les jeunes filles autochtones au monde du sport et les encourager à rester actives tout au long de leur vie.

Jana Headrick, défenseure de 23 ans originaire de Garden River, a été élevée dans une famille ojibwée passionnée de hockey. Elle s’adonne au sport, notamment au hockey, depuis l’âge de trois ans. Jana a joué au hockey à l’Université de Toronto pendant quatre ans, où elle a complété un baccalauréat en kinésiologie et en études autochtones. Elle a ensuite fait partie de l’équipe de hockey à l’Université du Nouveau-Brunswick, où elle fait actuellement une maîtrise en sports et loisirs.

L’automne dernier, elle a utilisé les ressources de son équipe, l’expertise de son entraîneur et, surtout, son amour du hockey pour offrir des camps aux filles autochtones de la région de Fredericton afin de leur donner l’occasion de découvrir une nouvelle passion.

« Je veux simplement leur faire vivre une expérience inoubliable et positive sur la glace et essayer de rendre cet espace aussi accueillant et sécuritaire que possible », a-t-elle déclaré.

Dans le cadre de son programme de six semaines, destiné aux filles autochtones âgées de six à dix ans de la région de Fredericton et des environs, elle s’est concentrée sur le développement des compétences fondamentales telles que le patinage et le tir, mais le mot d’ordre durant tout le programme : beaucoup de plaisir!

Jana a mentionné que ce qu’elle souhaitait avant tout, c’est de « créer un espace positif et inclusif pour les filles », car pour la plupart d’entre elles, il s’agissait de leur première expérience au hockey.

Elle a eu l’idée de mettre en place ce programme après une série de rencontres avec des membres de la communauté. Jana et ses coéquipières ont eu l’opportunité d’écouter plusieurs témoignages sur l’expérience sportive de ses personnes et elles ont vu la nécessité d’un modèle sportif général qui reconnaît des parcours sportifs différents et qui soit inclusif et accessible à tous.

Ces rencontres, combinées à son expérience en tant qu’athlète féminine autochtone, l’ont motivé à vouloir éliminer le plus grand nombre d’obstacles dans le sport. C’est pourquoi Jana a mis en place un camp sans aucuns frais d’inscription, et a fourni de l’équipement gratuitement à toutes les participantes qui en avaient besoin. De plus, elle a offert aux participantes la possibilité de rejoindre, gratuitement, une association de hockey mineur féminin à l’issue du programme.

Grâce aux nombreux et généreux donateurs et intervenants dans la communauté du hockey, elle a reçu les dons dont elle avait besoin pour réaliser son rêve et soutenir les athlètes féminines autochtones. Elle reconnaît que « dans le sport, chacun a ses propres types de traditions, mais le plus important c’est d’encourager la sensibilisation à la diversité culturelle. »

D’ailleurs, elle insiste sur le fait qu’il faut aller au-delà de la sensibilisation à la diversité culturelle. Les entraîneurs et les intervenants du sport doivent être conscients de la diversité au sein de leur équipe, qu’il s’agisse de personnes issues de milieux culturels divers ou de membres de la communauté LGBTQ+. Elle aimerait voir les organisations sportives travailler ensemble pour « aider les enfants à avoir confiance en eux et à communiquer afin de créer des expériences positives sur le terrain, et à l’extérieur du terrain ».

Le programme de Jana est un parfait exemple d’un programme qui est encouragé dans le cadre du parcours de développement à long terme du participant autochtone. Ce parcours résulte de conversations sur le mauvais alignement entre le modèle sportif général et les besoins et expériences des Autochtones. C’est pourquoi le parcours de développement à long terme du participant autochtone tente de combler cette lacune en soulignant les principaux éléments à considérer pour planifier, élaborer et appliquer des programmes qui leur sont destinés.

Les contributions de Jana au sport ont été reconnues en mars 2022 lors d’une cérémonie de l’USPORTS avec le prix Marion Hilliard. Ce prix est décerné chaque année à l’étudiant(e)-athlète qui s’est le plus illustré(e) dans les domaines du sport, des études et de l’engagement communautaire.

Néanmoins, Jana a déclaré qu’elle était surtout reconnaissante pour tout le soutien qu’elle a reçu de la part de son entraîneur, de ses coéquipiers, de la communauté et ainsi, elle a eu l’occasion de voir les filles interagir et cultiver des amitiés significatives.

« Il n’y a pas de meilleur sentiment que de voir des amitiés se former et de constater à quel point les filles apprécient sincèrement leur expérience au hockey. »

Billie Tes, la responsable en matière de population et culture chez Le sport c’est pour la vie, estime que le programme pourrait servir d’exemple à d’autres organisations et communautés.

« Chez Le sport c’est pour la vie, nous sommes dans une position privilégiée pour amplifier les histoires des leaders NAPC dans le sport et l’activité physique. L’histoire de Jana est une source d’inspiration, en particulier lorsqu’elle décrit le chemin qu’elle a parcouru pour offrir aux filles de sa communauté des expériences sportives adaptées à leur culture », a déclaré Mme. Tes.

« Nous pouvons tous apprendre énormément en écoutant, en partageant et en réfléchissant à notre rôle dans la mise en place d’environnements sportifs inclusifs. »

 

jusqu'à l'ouverture du Sommet Le sport c'est pour la vie 2025!

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