Un nouveau programme de littératie physique en Égypte

Mark Verbeek n’a jamais été satisfait avec l’immobilisme. Durant ses vingt dernières années en tant qu’enseignant d’éducation physique en Ontario, il a dû, à plusieurs reprises, convaincre les parents de l’importance de la littératie physique. À de nombreuses occasions, il s’est buté aux idées tenaces de ceux qui préfèrent la tradition à l’innovation et qui ne voient pas encore les bienfaits que le développement à long terme par le sport et l’activité physique pourraient apporter à leurs enfants.

Mais cela va bientôt changer. M. Verbeek, responsable de l’innovation chez Le sport c’est pour la vie, a été invité à créer un programme scolaire novateur et à le mettre en place dans une toute nouvelle académie internationale actuellement en construction en Égypte. À son ouverture en septembre 2020, elle accueillera environ 750 élèves. Et une fois sa construction achevée, ce nombre grimpera à 3500.

En d’autres mots, c’est un travail d’une grande envergure, avec des répercussions d’une portée considérable.

« C’est tout nouveau pour nous. Nous avions déjà participé à l’élaboration de programmes sportifs dont l’approche était fondée sur le sport ou le bien-être, et dans lesquels certains éléments de la classe étaient adaptés, mais jamais une institution n’a été aussi ouverte, dès le départ, à l’idée de créer un programme entièrement basé sur le concept de littératie physique et de développement à long terme de l’athlète », explique Mark.

« Ce sera un modèle pour les futures écoles axées sur la littératie physique. »

La participation de Le sport c’est pour la vie dans le projet a débuté en 2017, durant la Conférence internationale de la littératie physique de Toronto. Des chercheurs et des professionnels des quatre coins du globe étaient de la partie, dont Hani et Hisham Nasser, deux personnalités du milieu sportif en Égypte. Ils ont proposé à l’équipe de Le sport c’est pour la vie de collaborer avec un industriel et philanthrope du Caire. Une fois la collaboration officialisée, Le sport c’est pour la vie a engagé 15 experts, dont Mark Verbeek, qui ont partagé leur expertise pour l’ensemble du projet, que ce soit au niveau du programme, des activités ou des installations.

Mark Verbeek est un ancien joueur de football dans la LCF et occupe une place de premier plan dans le milieu de la littératie physique. Il fait partie des nombreux professionnels canadiens à avoir une influence dans le projet, l’un des plus ambitieux jamais lancé par Le sport c’est pour la vie. À l’approche de la construction, il a travaillé avec Jen Hood, experte en gymnastique, qui concevra des activités de gymnastiques personnalisées pour l’école.

« Nous nous sommes posé la question suivante : « De quelle façon un programme et un environnement équilibrés pourraient-ils contribuer au développement et au mouvement de personnes actives? » » La première étape a été de diviser l’espace en fonction des groupes d’âge, donc un espace pour les enfants de maternelle et de première année, puis un autre pour les élèves de deuxième à cinquième année », affirme Jen.

« Cela nous a donné l’occasion de faire un travail plus précis et de concevoir un espace personnalisé et adapté aux besoins selon le groupe d’âge. »

Durant le processus, les experts ont fait face à des problèmes particuliers et en ont appris davantage sur la culture. Jen et Mark ont tous les deux trouvé que les standards et les attentes de leurs collègues égyptiens étaient bien différents de ce à quoi ils étaient habitués, ce qui en faisait un défi unique à relever.

« Mais un enfant reste un enfant, peu importe où on se trouve dans le monde », dit Jen.

La différence, dans le cas de cette académie égyptienne, c’est que Mark conçoit le programme afin que les lacunes habituelles en matière de compétences, qu’il a observées au fil des années chez les élèves, soient corrigées dès un jeune âge. Le programme permettra aux enfants de lancer, attraper et manipuler des objets, de courir, de faire des culbutes, de tomber, de nager et d’acquérir ainsi à un jeune âge une variété exceptionnelle d’habiletés motrices fondamentales, jetant ainsi les bases de leur développement futur. L’accent sera mis sur l’identification et l’application de ces mouvements et de ces concepts durant les séances d’entraînement des élèves.

« Il a fallu effectuer beaucoup de nouvelles recherches et se servir de ce que nous connaissions déjà, et maintenant, nous appliquons tout cela de façon plus intentionnelle. Le modèle qui sera mis en place en Égypte permettra aux élèves d’avoir un répertoire de mouvements plus vaste lorsqu’ils seront en quatrième année », explique Mark.

Jennifer n’avait jamais travaillé sur un projet semblable, et elle croit que les données recueillies et les résultats obtenus pourraient servir à de futurs projets.

Nous avons beaucoup parlé du fait que comme nous n’avons jamais travaillé avec ce type d’élèves, nous ne savons pas à quel point ils développeront leurs compétences, soutient Jennifer. Mais ce dont nous sommes certains, c’est qu’ils auront bien plus d’aptitudes physiques que les enfants qui n’ont pas suivi un tel programme. »

« Tous les professionnels rêvent d’avoir carte blanche pour créer un programme; maintenant, nous avons bien hâte de voir comment tout cela va se déployer. »

Selon Mark, l’objectif à long terme de l’école est d’agir comme exemple pour d’autres institutions scolaires.

« Nous espérons que ceux qui travaillent dans la conception d’écoles percevront le programme comme quelque chose d’essentiel, quelque chose qui a du sens. »

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