Le modèle multisports inspirant de la Nouvelle-Écosse
Les conflits d’horaires ne devraient pas déterminer quels sports auxquels un enfant jouera. Les intervenants de la littératie physique estiment qu’il est préférable que les enfants participent au plus grand nombre possible de sports et d’activités, leur permettant ainsi de décider eux-mêmes ceux qu’ils voudront pratiquer à long terme. C’est pourquoi la ville d’Antigonish en Nouvelle-Écosse a décidé de repenser son approche en matière de programmation sportive en adoptant un modèle multisport.
« Nous remarquions beaucoup de conflits d’horaires qui empêchaient les enfants de participer aux sports qui les intéressaient », mentionne Stephanie Spencer, responsable du sport communautaire pour Sport Nova-Scotia
« De plus, les parents devaient démystifier ce système complexe en visitant plusieurs sites web, jumeler différents horaires et additionner les dépenses lorsqu’ils voulaient inscrire leur enfant à plus d’un sport. Nous encouragions les bienfaits de la participation à plusieurs sports pour les enfants et les jeunes, mais nous constations qu’il était très difficile d’être un participant multisports. Nous avons donc voulu remédier à ce problème ».
Mme Spencer s’est inscrite à l’École des leaders de Le sport c’est pour la vie afin de créer un projet qui permettrait à davantage d’enfants de participer à une variété de sports en bas âge. Le résultat a été la création d’un programme de 9 mois pour les élèves de niveau primaire qui ont ainsi pu participer à 10 différents sports dans différents environnements : à la piscine, sur la patinoire, au gymnase et à l’extérieur. Ce programme est maintenant devenu si populaire qu’il a été repris par 11 autres communautés de la province. Ces programmes ont eu recours au même processus et au même cadre de travail développés par la ville d’Antigonish, en étant toutefois adaptés en fonction des ressources et du personnel propres à leur communauté, ce qui a été un élément déterminant qui a contribué à la réussite de l’extension du modèle à travers la province.
« Nous avons insisté sur l’importance d’une première expérience sportive de qualité. Les enfants découvrent chacun des sports en y jouant deux fois par semaine pendant trois à quatre semaines. Chaque sport suit le modèle de participation du stade « Enfant actif » et respecte l’âge et le stade appropriés au développement », dit-elle.
« Nous avons précisé que nous voulions nous concentrer sur la première expérience sportive. Les enfants découvrent chacun des sports en y jouant deux fois par semaine pendant trois à quatre semaines. Chaque sport suit le modèle de participation du stade Enfant actif ».
Ils ont ensuite collaboré avec l’Université St. Francis Xavier pour l’évaluation de leur progrès, et ont constaté que les enfants avaient développé un meilleur contrôle des objets et de meilleures habiletés motrices. Ils se sont dits satisfaits de l’accroissement de la sensibilisation des parents concernant les concepts de littératie physique, qui sont aux yeux de Stephanie un élément essentiel du développement d’un parcours sportif personnalisé pour les enfants.
Ce programme n’est que le début, et c’est loin d’être terminé. Mme Spencer s’efforce de continuer à développer des relations et à encourager les collaborations entre différentes organisations sportives. Faire en sorte que les organisations soient sur la même longueur d’onde pour ce qui est du « développement centré sur l’athlète » devrait donner lieu à davantage d’opportunités pour la participation multisports. Parallèlement, ça offre des parcours solides au niveau communautaire, autant pour le développement sportif récréatif que compétitif. Et idéalement, lorsqu’il sera bien implanté dans leur communauté, ce processus se répandra ailleurs.
« Un cadre de travail partagé crée un point de départ pour aborder le développement sportif communautaire d’une autre façon. Il est souvent difficile de faire le saut et de changer notre façon de faire traditionnelle pour une nouvelle méthode, mais une plus grande capacité rendue possible grâce au soutien et aux ressources rend la chose bien plus facile », dit-elle.
« Et bien que ça peut parfois être désordonné, c’est aussi un défi amusant de travailler ensemble et de nous efforcer d’améliorer continuellement l’expérience sportive des enfants et des jeunes ainsi que de leurs familles. Quand les communautés ont un objectif commun, les opportunités d’influencer ensemble positivement le développement du sport de qualité sont infinies ».