Littératie physique pour les communautés : formation d’observateurs au Canada atlantique
Les mentors du projet Littératie physique pour les communautés initient des enseignants, des moniteurs de loisirs et des responsables d’activités physiques à l’observation de la littératie physique dans les communautés de l’Atlantique à l’aide des outils PLAY. Les participants sont encouragés à partager ce qu’ils ont appris avec d’autres instructeurs en utilisant un modèle de formation des animateurs, améliorant ainsi le leadership et la culture autour de la sensibilisation à la littératie physique dans le Canada atlantique.
Ce projet, soutenu financièrement par l’Agence de la santé publique du Canada (en anglais) et mis en œuvre par Le sport c’est pour la vie, repose sur une approche fondée sur le mentorat dans 26 communautés à travers le Canada. Des mentors régionaux et des mentors associés, désignés par chaque communauté, assurent la facilitation, le leadership, le mentorat et les conseils, la planification de projets, ainsi que le suivi et les rapports. Guidées par les experts en observation de Le sport c’est pour la vie, les communautés du projet forment des observateurs de la littératie physique qui travaillent directement avec les écoles, les responsables des programmes de loisirs et d’autres observateurs, qui à leur tour formeront d’autres observateurs, avec le soutien des outils PLAY. Ce faisant, ils renforcent les capacités d’observation de la littératie physique.
Au Canada atlantique, la formation à l’observation s’est déroulée les 13 et 14 février, à
Miramichi et dans le comté de Kent, au Nouveau-Brunswick, l’une des trois communautés du programme du Canada atlantique.
Une formation à l’observation est prévue à Port Rexton (Terre-Neuve-et-Labrador) et à l’Île-du-Prince-Édouard, plus tard en 2023.
Pour Joe Doiron, directeur régional de Littératie physique pour les communautés pour l’Atlantique, l’un des points forts de la formation jusqu’à présent a été de voir comment les jeunes ont été impliqués dans le processus.
« Voir des élèves qui souhaitent acquérir des habiletés fondamentales en matière de mouvement, et constater leur enthousiasme à aider leurs enseignants à se familiariser avec l’observation et l’évaluation de la littératie physique, c’est ce qui m’a le plus plu », a déclaré Joe Doiron.
« C’était inspirant de constater le haut niveau d’engagement, d’enthousiasme et d’intérêt des éducateurs physiques et de santé, des spécialistes des loisirs et d’autres bénévoles de la communauté, qui ont adopté l’observation de la littératie physique comme un nouvel outil pour aider leurs élèves et leurs participants à être actifs pour la vie. »
La taille unique ne convient pas à tous
L’initiative Littératie physique pour les communautés travaille avec différentes communautés de tailles et de cultures variées, et les organisateurs de Le sport c’est pour la vie étaient conscients qu’ils ne pouvaient pas adopter une seule approche pour la formation des observateurs. En effet, ils devaient adapter leur approche afin de répondre aux besoins de chaque communauté.
« Le fait que les éducateurs apprennent à observer la littératie physique en groupe a eu un impact très positif. Cela leur a permis d’observer les enfants et d’échanger des idées sur la manière dont ils peuvent utiliser cet outil dans leur travail et l’enseigner à d’autres enseignants », a déclaré Liz Herbert, responsable des évaluations nationales PLAY.
« Nous avons eu des conversations très intéressantes sur la manière d’utiliser l’outil auprès de différents groupes d’âge et dans différents contextes, et il y a eu une grande discussion sur la manière d’affiner le processus d’observation de la littératie physique pour qu’il soit adapté à une diversité de contextes et d’élèves, et s’éloigner du concept taille unique pour tous ».
Cela a été particulièrement évident lorsque le projet a franchi la barrière de la langue et a rejoint les communautés minoritaires de langue française à Miramichi et le comté de Kent. Pour Mariane Parent, l’une des formatrices francophones du projet et directrice régionale de Littératie physique pour les communautés au Québec, il s’agissait d’une occasion unique.
« J’ai adoré connecter en français avec des gens qui valorisent la littératie physique et le développement professionnel. J’ai particulièrement apprécié ces moments où je remettais en question leurs observations pendant qu’ils se formaient. Cela nous a permis d’avoir des conversations très intéressantes sur les mouvements, les séquences et ce qu’ils observaient dans leur travail quotidien avec les enfants », a-t-elle déclaré.
« Je les ramenais à la raison pour laquelle ils font ce travail ».
Des mentors qui forment de nouveaux mentors
À Miramichi et le comté de Kent, au Nouveau-Brunswick, les instructeurs en littératie physique ont donné des formations en classe théoriques et pratiques aux enseignants et aux responsables des programmes de loisirs. La formation s’est appuyée sur l’outil PLAYdebase, l’une des nombreuses observations en matière de littératie physique qui peut être utilisée avec les enfants et les jeunes dans différents contextes. PLAYdebase décompose cinq mouvements fondamentaux à observer : courir, sauter, lancer, donner des coups de pied et se maintenir en équilibre.
L’équipe de formateurs comprenait également d’autres intervenants, tels que Jim Watters, membre de la table des partenaires, et Eddie Pinder, mentor communautaire, tous deux ayant déjà enseigné l’éducation physique dans le système scolaire, ainsi que Ray et Tobi Desveaux, mentors associés de Littératie physique pour les communautés possédant une grande expérience en matière de formation et d’entraînement. Pour Eddie Pinder, qui a pris sa retraite en tant que responsable de l’éducation physique pour le district scolaire Anglophone North (ASD-N) et qui a vu d’importants changements dans le programme au cours de sa carrière, participer à la formation à l’observation était une chance de renouer avec le système scolaire.
« En fait, nous avons réuni les enseignants des différentes écoles, puis les élèves qui sont venus pour être évalués dans le cadre de la formation à l’observation. Le deuxième jour, nous avons procédé à des séquences de formation sur la manière d’observer et de coter la performance des élèves dans le graphique de zéro à 100 », a-t-il déclaré, précisant qu’ils ont travaillé avec une classe de cinquième année, une classe de troisième année et une classe de la maternelle à la troisième année.
« La formation s’est bien déroulée et, le deuxième jour, nous avons réussi à faire participer trois des quatre écoles des Premières Nations de la région, ce qui est très bien.
Selon Jim Watters, responsable de l’éducation physique pour Anglophone North School District, les enseignants ont gagné en confiance grâce à cette expérience.
« Lors des formations, les gens ont tendance à être nerveux et ne sont pas sûrs de ce qu’on attend d’eux, en particulier lorsqu’ils doivent faire des démonstrations ou des activités. Ce sentiment a rapidement disparu chez tous les participants », a-t-il déclaré.
« Une fois qu’ils ont été guidés dans le processus et qu’ils ont vu les mentors à l’œuvre avec les enfants, ils ont compris que c’était quelque chose qu’ils pouvaient faire aussi. Ils sont repartis à la fin de la journée avec des outils concrets à appliquer dans leurs écoles, et ils se sont sentis prêts à mettre en pratique ce qu’ils avaient appris.
Ray et Tobi Desveaux ont également été ravis du déroulement de l’activité.
« Nous avons besoin de tout le monde; parents, grands-parents, instructeurs de conditionnement physique, éducateurs, gens du milieu des affaires et dirigeants de la communauté. Nous devons tous nous impliquer et adopter une approche intégrée, car il s’agit d’un problème très important », a déclaré Tobi.
« Nous aimerions faire un choix sain, mais il ne s’agit pas toujours du choix le plus facile. »
Ray s’est senti revigoré par cette activité, n’ayant pas travaillé avec des enfants depuis un certain temps.
« C’était agréable de retrouver ces enfants, parce que je me disais que mes méthodes étaient peut-être vieilles et obsolètes. Mais on arrive toujours à se mettre à leur niveau, à se rapprocher d’eux et à apprécier le temps que l’on passe à leurs côtés. »
Pour Joe Doiron, c’est ce que tout ce processus de formation a permis de réaliser. Il estime qu’il s’agit d’un modèle réussi qui peut être appliqué à d’autres communautés Littératie physique pour les communautés de l’Atlantique à l’avenir.
« Tout le monde a semblé apprécier cette formation de développement professionnel, et j’ai adoré voir les anciens liens se raviver et les nouveaux, se former. La table Littératie physique pour les communautés de Miramichi et du comté de Kent a fait preuve d’un leadership incroyable pour mettre tout cela sur pied. C’est formidable de voir des praticiens et des leaders qui se soucient tant de la santé et du bien-être des enfants. Il me semble évident que la formation à l’observation est un modèle réussi à appliquer dans les autres communautés Littératie physique pour les communautés de l’Atlantique ».