La joie pour tous et chacune : 20 ans à transformer le sport canadien au Sommet Le sport c’est pour la vie 2025

Le Sommet Le sport c’est pour la vie 2025, qui s’est tenu du 21 au 23 janvier au Hilton Lac-Leamy à Gatineau, a rassemblé plus de 400 intervenant·e·s, praticien·ne·s, chercheur·euse·s, enseignant·e·s et militant·e·s du secteur du sport pour explorer comment le sport de qualité peut être plus accessible, inclusif et amusant pour toute la population canadienne.

Sous le thème de « La joie pour tous et chacune », l’évènement de trois jours marquait le 20e anniversaire du Sommet de Le sport c’est pour la vie et offrait une variété de présentations, d’ateliers interactifs, de panels de discussion, et d’opportunités de réseautage, tous axés sur les façons de faire du sport une expérience positive pour les personnes participantes de toutes origines et capacités confondues.

Vingt ans à transformer le sport au Canada

Le président-directeur général (PDG) de Le sport c’est pour la vie, Richard Way, a partagé sa réflexion sur le chemin parcouru par l’organisation depuis sa création, ainsi qu’à l’évolution du cadre de développement à long terme (DLT), qui est devenu une pierre angulaire des politiques canadiennes en matière de sport.

« Il y a vingt ans, nous avons commencé par une vision visant à transformer le sport au Canada, pour qu’il soit plus accessible et plus amusant pour tout le monde », a-t-il déclaré. « Quand je vois où nous en sommes aujourd’hui, avec la création de nombreuses ligues professionnelles féminines au Canada et un accent grandissant mis sur l’équité et l’inclusion, on peut voir l’impact de ce travail collectif, même s’il reste encore beaucoup à faire. »

Le Sommet a rendu hommage à Istvan Balyi, cocréateur du cadre du développement à long terme et figure importante du sport canadien, qui est récemment décédé.

« Les médailles ne sont que des sous-produits d’une société en santé », a dit M. Way, en citant l’un des principes fondamentaux de M. Balyi qui continue d’orienter la mission de Le sport c’est pour la vie. « Istvan nous a toujours rappelé que l’on ne devrait pas se concentrer uniquement sur les performances et les médailles, mais bien sur la création de systèmes sportifs au sein desquels tout le monde peut participer. Lorsque l’on crée un environnement où la littératie physique et les expériences de sport de qualité sont accessibles à toutes et à tous, les performances de haut niveau suivent naturellement. Cette philosophie a défini notre approche pendant deux décennies et elle est encore au cœur de notre travail aujourd’hui. »

Soutenir les nouveaux arrivants et le sport inclusif

Le Sommet a mis un accent particulier sur les façons dont le sport peut soutenir les nouveaux arrivants au Canada, avec le dévoilement du projet du parcours de développement à long terme du participant nouvellement arrivé au Canada (DLTN), une ressource conçue pour aider les nouveaux arrivants à trouver des occasions de faire du sport, tout en assistant les organisations sportives dans la création d’environnements accueillants.

La joueuse de soccer professionnelle afghano-canadienne Farkhunda Muhtaj a prononcé un discours percutant sur son histoire personnelle, celle d’une petite fille âgée de deux ans venue au Canada comme réfugiée, qui est ensuite devenue capitaine de l’équipe nationale de soccer féminin d’Afghanistan avant de jouer de manière professionnelle pour le FC Calgary Wild dans la Super ligue du Nord.

« Quand j’étais enfant, j’ai réalisé que j’étais dans un état de gratitude », a-t-elle raconté à un public captivé. « J’avais de nombreuses ressources à ma disposition et un nombre infini d’opportunités ici au Canada. Je voulais en profiter pour redonner à la communauté. »

Mme Muhtaj a expliqué qu’elle a utilisé sa plateforme en tant qu’athlète pour faire évacuer plus de 300 femmes et filles afghanes, y compris des membres de l’équipe nationale des jeunes Afghanes, après le retour au pouvoir des talibans en 2021. Son travail dans la création du FC Ayenda (qui signifie « avenir » en Perse) lui a valu une ovation debout de la part du public lors du Sommet.

Le parcours du participant nouvellement arrivé a été présenté par Saren Blézy, responsable principale de projet à Le sport c’est pour la vie, qui a expliqué que « cette ressource a été conçue pour les nouveaux arrivants, pour les aider à trouver et à accéder à des opportunités de sport et d’activité physique partout au Canada, en plus d’être un outil pour les organisations sportives canadiennes qui offrent des stratégies efficaces pour aider les nouveaux arrivants à s’intégrer à notre système sportif ».

Waneek Horn-Miller, une olympienne en water-polo et militante mohawk de Kahnawake, a captivé le public avec son histoire de résilience et de militantisme lors d’une conférence pour le moins percutante qui soulignait le potentiel du sport en tant qu’outil de réconciliation et de revitalisation de la culture.

« Le sport est un microcosme de la société. Il en reflète autant ses forces que ses faiblesses », a-t-elle expliqué durant son discours des plus pertinents. « Lorsque l’on crée des environnements inclusifs et diversifiés dans le sport, on donne l’exemple de ce qui est possible dans la société en général. »

Mme Horn-Miller a partagé son histoire personnelle, celle d’une petite fille qui a grandi sur le territoire mohawk de Kahnawake, qui est par la suite devenue cocapitaine de l’équipe canadienne de water-polo féminin durant les Jeux olympiques de Sydney, en 2000. Durant son parcours, elle a survécu à une attaque au couteau perpétrée par un soldat durant la crise d’Oka lorsqu’elle n’avait que 14 ans — une expérience traumatisante qui aurait pu changer le cours de sa vie.

« Le sport est mon véhicule d’expression personnelle; il me permet de tisser des liens avec les gens et de montrer ma fierté », a-t-elle confié. « Le sport était l’endroit où je pouvais montrer au soldat qui m’avait poignardée que toutes les femmes autochtones sont fortes et que nous savons nous relever. »

Mme Horn-Miller a expliqué comment le water-polo lui a permis de ressentir un sentiment d’appartenance et lui a donné un objectif durant une période où elle souffrait du syndrome de stress post-traumatique et devait gérer les symptômes qui y sont associés. La discipline et les aspects communautaires du sport l’ont aidée à canaliser son énergie vers des objectifs positifs tout en lui donnant une plateforme pour défendre les droits des personnes autochtones.

« Le sport a ouvert mon esprit à la compréhension de l’autre et au développement d’un intérêt pour la diversité », a-t-elle souligné. « Il m’a appris que la diversité n’est pas quelque chose dont il faut avoir peur; qu’elle est essentielle au succès. Au sein d’une équipe olympique, il est impossible d’avoir 13 femmes qui pensent, prient et aiment de la même façon, si c’était le cas, quand une personne a un mauvais match, ça engendrerait un effet domino et toutes les autres joueuses seraient affectées. »

Son discours a mis l’accent sur le potentiel transformateur du sport en tant qu’outil pour le changement social, en particulier pour les communautés autochtones qui cherchent à renouer avec leurs pratiques culturelles et à bâtir des identités plus fortes. Le double rôle que joue Mme Horn-Miller en tant que conférencière principale et panéliste à la table ronde sur le sport et les loisirs des autochtones en milieu urbain a souligné son engagement continu envers l’élargissement des opportunités de faire du sport pour les jeunes autochtones du Canada.

Le Sommet a aussi offert des ateliers de discussions sur la façon dont le sport peut contribuer aux efforts de réconciliation. Sur ce point, Mme Horn-Miller a dit : « on doit créer des environnements où les expériences de littératie physique et de sport de qualité sont accessibles à tous les jeunes autochtones, quel que soit leur lieu de résidence ».

Centre : Ram Nayyar

Le sport comme voie vers la guérison

David Arsenault, créateur de la fondation Champions pour la vie, a aussi livré une conférence bilingue très personnelle et émouvante lors du deuxième jour du Sommet. Sa présentation combinait vulnérabilité et inspiration, alors qu’il expliquait comment le sport est devenu pour lui un chemin vers la guérison après avoir vécu des traumatismes pendant son enfance.

« Je n’ai pas manqué d’amour quand j’étais enfant », a-t-il d’abord dit, en décrivant un milieu familial positif avec sa mère et ses deux frères. Cette base solide empreinte d’amour s’est effondrée lorsqu’à l’âge de 12 ans, il a été victime d’une agression sexuelle traumatisante lors d’un voyage scolaire. Incapable d’en parler, M. Arsenault a porté ce fardeau en silence. Il se sentait isolé et effrayé.

« Je ne peux pas vous dire à quel point c’était difficile », a-t-il partagé avec le public. « C’est commencer sa vie avec des défis insurmontables. » Le traumatisme a touché tous les aspects de son enfance, que ce soit son estime personnelle ou sa capacité à faire confiance aux autres.

C’est à l’âge de 14 ans que M. Arsenault a découvert le taekwondo, qui est devenu sa planche de salut. « J’ai découvert une communauté où je pouvais atteindre les plus hauts sommets », a-t-il expliqué, en décrivant comment les arts martiaux lui procuraient une structure et un sentiment d’appartenance durant une période critique de sa guérison. La discipline, le respect et la maîtrise physique requis dans le taekwondo lui ont donné les outils nécessaires pour rebâtir son estime personnelle.

« Le sport m’a donné cette structure et est devenu un endroit où je pouvais y déposer mes blessures morales et tout ce stress », a expliqué M. Arsenault. La discipline et la communauté du taekwondo lui ont offert une façon de canaliser ses émotions et de rebâtir son estime personnelle après ce traumatisme.

Le discours s’est terminé par une démonstration interactive de taekwondo, durant laquelle plusieurs spectateur·trice·s ont pu briser des planchettes de bois, une métaphore éloquente sur la capacité de chacun à surmonter ses propres barrières. M. Arsenault a mis les membres du public au défi : « Qu’allez-vous surmonter durant votre vie? Vous devez savoir ce que c’est ».

Aujourd’hui, son organisation Champions pour la vie rejoint plus de 80 000 enfants dans plus de 850 écoles, et se concentre sur l’utilisation de l’activité physique en tant que véhicule pour renforcer la résilience et la confiance. Comme M. Arsenault l’a expliqué, sa mission est d’aider les jeunes personnes à développer « un esprit indomptable » face aux défis de la vie.

Protéger la joie dans le sport jeunesse

La Dre Amanda Stanec, fondatrice de Move Live Learn et coauteure avec Richard Way du livre Protéger la joie, a prononcé un passionnant discours qui a poussé le public à reconsidérer la façon dont nous abordons le sport jeunesse.

« Pourquoi traite-t-on les enfants du même âge si différemment lorsqu’iels apprennent quelque chose de nouveau dans une classe, par rapport à quand iels apprennent quelque chose de nouveau dans un contexte sportif? » a demandé Mme Stanec. Elle a fait remarquer que les élèves qui ont des difficultés en classe bénéficient souvent de temps et de soutien supplémentaire, alors que ceux et celles qui ont de la difficulté dans le sport se font offrir moins de temps pour jouer.

Mme Stanec a souligné que les expériences sportives empreintes de plaisir mènent à l’excellence et aident les personnes participantes à réaliser leur plein potentiel. « Le sport joyeux, c’est faire de son mieux. C’est travailler fort. C’est être encouragé·e », a-t-elle dit pour lutter contre l’idée reçue que se concentrer sur le plaisir signifie qu’on ne prend pas le sport au sérieux.

« Logiquement, si un plus grand nombre de personnes font du sport ou participent à des activités de loisirs, si l’on crée des espaces et des milieux pour toutes les habiletés, par la force des choses, plus de personnes seront en mesure d’atteindre de nouveaux sommets », a expliqué Mme Stanec. « Mais si l’on rétrécit ce bassin, si l’on continue à le rétrécir et qu’il devient un milieu exclusif aux personnes qui ont les moyens financiers nécessaires pour participer, nos performances seront-elles aussi bonnes? Je ne crois pas. »

Mme Stanec a présenté des recherches qui démontrent que, lorsque l’on demande aux jeunes athlètes ce qui rend le sport amusant, iels mentionnent rarement les victoires. Au contraire, iels donnent la priorité à des éléments tels que l’effort, la dynamique d’équipe positive et le développement des compétences. Mme Stanec a offert des stratégies pratiques au personnel entraîneur pour créer des environnements où les jeunes se sentent valorisés peu importe leur niveau de performance, tout en soulignant qu’une expérience de sport positive est la base d’une participation à long terme et de bons résultats.

Perspectives autochtones et jeux basés sur le territoire

Le Sommet proposait plusieurs présentations sur les approches autochtones en matière de sport et d’activité physique, y compris une séance menée par Fatima de l’Université de la Saskatchewan sur « Nature’s Way, Our Way » (La voie de la nature est la nôtre), une initiative favorisant la littératie physique chez les enfants grâce à des jeux aux racines autochtones et basés sur le territoire.

Élaboré en collaboration avec l’Aînée Kathy Wahpepah de la Première Nation Nakoda, le projet a créé des ressources qui combinent le savoir autochtone aux concepts occidentaux de la littératie physique. Le résultat est une série d’activités appropriées pour les milieux de la petite enfance.

« On veut favoriser un sentiment d’appartenance, cultiver les liens, créer des espaces culturellement sécuritaires et promouvoir le bien-être holistique », a expliqué Fatima. « On répond aux appels à l’action 12 et 89 de la Commission de vérité et réconciliation, qui revendique plus de programmation pour les enfants, et des programmes inclusifs et représentatifs dans les milieux de la petite enfance. »

L’initiative a développé des ressources qui contiennent des histoires et des jeux correspondants présentés par des Aîné·e·s autochtones. Un exemple présenté durant la séance était une histoire développée avec Nuna Igloolik d’Aupaluk, Nunavik, à propos de la cueillette des moules avec sa mère. L’histoire est maintenant lue aux enfants de la maternelle par un·e enseignant·e qui les invite à pointer vers les rives qui sont visibles depuis leur école, ce qui aide les enfants à faire des liens avec leur héritage culturel grâce au mouvement.

Ces ressources sont mises en œuvre dans neuf différents centres d’apprentissage de la petite enfance dans les régions rurales et urbaines de la Saskatchewan et dans différentes réserves des Premières Nations, donnant l’occasion aux jeunes enfants de créer des liens avec les pratiques culturelles grâce au mouvement et au jeu.

Créer des expériences de sport de qualité sécuritaires

Durant toute la durée du Sommet, l’importance de créer des environnements sécuritaires et positifs pour toutes les personnes participantes était un thème récurrent. Ron Thompson, un entraîneur d’athlétisme respecté dans le milieu, qui a travaillé avec le médaillé d’argent olympique Marco Arop, a parlé de son parcours sportif et de l’importance de l’inclusion.

« Ici, tout le monde est bienvenu, accepté et respecté, peu importe l’identité ou l’origine », a dit M. Thompson au public durant son discours touchant. « Vous pouvez considérer cet endroit comme votre maison, peu importe votre race, votre état civil, votre situation familiale, votre identité ou votre expression de genre, votre âge, votre couleur, vos croyances, votre niveau d’habiletés, vos convictions politiques ou votre appartenance religieuse. »

La présentation de M. Thompson comprenait une vidéo percutante de la performance au 800 mètres de Marco Arop qui lui a valu une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris 2024, un moment que M. Thompson a décrit comme « l’apogée de toutes mes années de recrutement ». M. Thompson a expliqué comment il avait découvert Marco Arop durant une compétition d’athlétisme d’écoles secondaires. Il a tout de suite identifié son potentiel, même si M. Arop se concentrait davantage sur le basketball à l’époque.

« L’une des premières choses que je lui ai dites avant même qu’il ait commencé à s’entraîner avec nous est “As-tu des blessures dont je devrais être informé, pour éviter qu’elles s’aggravent durant ton entraînement avec moi?” » a raconté M. Thompson, en soulignant son approche centrée sur l’athlète qui donne la priorité au bien-être plutôt qu’aux résultats.

Le Sommet proposait également plusieurs séances qui abordaient les pratiques sportives sécuritaires, y compris des discussions sur l’entraînement qui tient compte des traumatismes, sur les stratégies pour prévenir la maltraitance dans le sport, et sur les approches pour créer des environnements où les athlètes se sentent en sécurité sur le plan psychologique d’exprimer leurs préoccupations. Les conférencier·ère·s ont insisté sur le fait que le sport sécuritaire ne veut pas seulement dire éviter les blessures, mais aussi de créer des conditions où toutes les personnes participantes peuvent s’épanouir.

Cette priorité accordée à la sécurité des athlètes et aux environnements sportifs positifs cadrait parfaitement avec l’orientation générale du Sommet, axée sur le développement à long terme (DLT) et le sport de qualité. Des responsables sportifs de partout au pays ont travaillé ensemble pour intégrer ces principes dans leurs pratiques organisationnelles, en explorant comment mieux arrimer les modèles de DLT à leurs objectifs tout en renforçant la collaboration à l’échelle du système. Tout au long des discussions, les participant·e·s ont réfléchi avec honnêteté aux réussites et aux défis liés à la mise en œuvre, en identifiant ce qui fonctionne bien et ce qui reste à améliorer dans l’écosystème sportif canadien.

Le volet concret de la mise en œuvre du DLT a été mis en lumière à travers les mises à jour de la Matrice de développement du participant (MDP), des informations sur les certifications offertes par Le sport c’est pour la vie, ainsi que des démonstrations d’outils numériques conçus pour aider les organisations à adopter les principes du DLT. Les participant·e·s ont également découvert divers projets en cours menés par Le sport c’est pour la vie pour faire progresser ces modèles à l’échelle nationale.

Plusieurs participant·e·s ont souligné l’importance inestimable des échanges en personne pendant le Sommet, notant que ces discussions directes ont fait émerger de nouvelles idées, des partenariats et des approches collaboratives de résolution de problèmes qui n’auraient peut-être pas vu le jour en ligne. Pour l’avenir, il y a un vif intérêt pour la création d’outils pratiques et d’exemples concrets, notamment à travers des occasions d’apprentissage entre pairs et de collaboration. Le Sommet a rappelé que bâtir des relations solides, encourager l’apprentissage intersectoriel et poursuivre sur l’élan grâce à des ressources de suivi sont des éléments essentiels pour concrétiser la promesse d’un sport de qualité partout au Canada — une vision où la sécurité, l’inclusion et le plaisir sont au cœur de l’expérience de chaque participant·e.

Le sport professionnel féminin au Canada

Un thème récurrent durant le Sommet était la formidable croissance du sport professionnel féminin au Canada. Sur ce point, Farkhunda Muhtaj a dit : « Il y a à peine deux ans, le Canada n’avait aucune ligue professionnelle féminine. Aucune. Maintenant, on en a trois qui sont actives chez nous. On a la LPHF, la NSL et la WNBA. C’est un progrès extraordinaire. »

Mme Muhtaj, qui joue actuellement pour le FC Calgary Wild dans la Super ligue du Nord, a souligné l’importance de ces développements pour créer de nouvelles avenues pour les athlètes féminines. Pour la première fois, les femmes canadiennes peuvent poursuivre des carrières professionnelles dans leurs propres pays, plutôt que d’avoir à jouer à l’étranger, comme Mme Muhtaj l’a fait aux Pays-Bas avant de revenir pour se joindre à la NSL.

Le Sommet présentait des discussions sur les façons dont les ligues professionnelles ont déjà des répercussions sur les taux de participation des filles et des jeunes femmes partout à travers le pays. Les conférencier·ère·s ont insisté sur l’importance de rendre ces nouvelles opportunités accessibles aux athlètes issus de divers milieux et de bâtir des modèles d’affaires qui garantissent leur succès sur le long terme.

« Si l’on ne se concentre pas sur les bases, la présence d’une ou de plusieurs ligues professionnelles au pays ne veut pas dire grand-chose pour le Canada », a-t-elle déclaré. « Dites-moi, quelles sont vos bases? Notre jeunesse est à la base de tout. »

Joe Doiron

Joe Doiron

Applications pratiques et impact sur la communauté

Au-delà des conférences principales, le Sommet offrait 42 séances spécialisées qui couvraient divers sujets, comme la restructuration de la compétition, la Littératie physique pour les communautés, le développement du parasport, et les stratégies d’engagement des groupes dignes d’équité.

Luca DeMontis, directeur des programmes chez Hockey Sonore Canada, a fait découvrir le parasport du hockey sonore aux délégué·e·s et a parlé des efforts déployés par l’organisation pour faire en sorte que le sport soit accessible partout au Canada.

« Plus de 70 % des enfants atteints d’une perte de vision ne participent pas aux sports et loisirs parce qu’iels se sentent mis à part », a déclaré M. DeMontis. « On veut que ces enfants quittent le banc et entrent sur le terrain. »

Son organisation a organisé plus de 200 « évènements d’initiation au hockey sonore » dans les neuf provinces et a touché plus de 2000 personnes participantes ayant une limitation visuelle totale ou partielle. « En créant des activités sportives et de loisirs inclusives, on croit que les personnes canadiennes ayant une limitation visuelle totale ou partielle auront l’occasion de renforcer leur confiance, leurs aptitudes sociales et leur indépendance, tout simplement en jouant à un jeu que tout le monde aime », a expliqué M. DeMontis.

D’autres conférencier·ère·s ont présenté des approches novatrices pour rendre le sport plus accessible, notamment le programme « DiverFit » de Vicente Ferrer, qui utilise les jeux et les activités amusantes pour encourager la participation des enfants à l’éducation physique, ainsi que le programme multisport scolaire de David Lizotte à Drummondville, au Québec, qui permet aux enfants d’essayer une multitude de sports sous la supervision d’un personnel entraîneur spécialisé.

Le Sommet offrait aussi des présentations sur des initiatives communautaires, comme le programme « I Love To… » (J’aime…) à Thunder Bay et le travail novateur de Champions pour la vie en milieux scolaires. Ces études de cas ont procuré aux personnes participantes des exemples pratiques sur la mise en œuvre d’une programmation inclusive qui donne la priorité au plaisir et à la participation dans de nombreux contextes communautaires.

La valeur des partenariats et de la collaboration

Le Sommet Le sport c’est pour la vie a été rendu possible grâce à la collaboration avec des partenaires clés de l’écosystème sportif canadien.
Merci au Réseau Accès Participation pour l’organisation et la garantie d’une accessibilité bilingue complète, et à l’équipe du Sport Information Resource Centre (SIRC) pour l’animation du réseautage éclair et le soutien aux séances d’affiches postsecondaires.
Nous remercions ParticipACTION pour la promotion du Plan d’action pour un Canada actif, y compris l’organisation d’une séance pour faire avancer ses travaux, et la Commission sur l’avenir du sport au Canada pour la tenue de consultations visant à améliorer le système sportif canadien.
Notre gratitude va également à nos commanditaires — le gouvernement du Canada, OneBADGE Sport, Push Play, la Ville de Gatineau, Tourisme Outaouais et Sport’aide — ainsi qu’à nos exposants : le sport sans racisme, l’Association canadienne des entraîneurs, ISILive, MLSE, ParticipACTION, Réseau Accès Participation, Richmond Sport Hosting, le Centre de règlement des différends sportifs du Canada, Sport Law, SIRC et Tibu Africa.
Des remerciements particuliers à Baseball Canada, Parasports Québec, Tennis de table Nord, Tennis de table Canada et Experio pour avoir contribué au succès de ce Sommet du 20e anniversaire.

L’avenir du sport

Le Sommet s’est terminé par un panel de discussion dynamique sur le sujet « Imaginer le sport de demain », avec les perspectives internationales d’Ali Kada (Fédération française des clubs omnisports), de Mohamed Amine Zariat (TIBU Africa), de Mariane Parent (Réseau Accès Participation), et de Richard Way (Le sport c’est pour la vie).

Le panel a examiné comment le sport peut contribuer à atteindre les objectifs en matière de développement durable des Nations Unies et créer des changements sociaux positifs qui vont au-delà des performances compétitives.

« On doit mettre les individus avant la performance, il faut toujours mettre les individus avant la performance, même si l’on vise l’excellence olympique ou l’excellence mondiale », a déclaré M. Way lors du panel. « Le sport n’est pas la finalité. Le sport n’est pas le résultat. C’est à travers le sport que l’on crée une société civile saine. »

Mariane Parent a souligné l’importance de décloisonner le développement dans le sport : « Je ne sais pas si c’est le cas pour vous, mais jusqu’à tout récemment, j’ai entendu des personnes de certaines organisations dire “Je dois rester dans mon carré de sable et les autres doivent rester dans le leur, comme ça, on sait qui fait quoi.” Mais je vous invite à rejeter ce modèle du carré de sable et à créer un grand terrain de jeu où tout le monde peut jouer. Si l’on continue à travailler dans des cloisons, on met les individus dans des cases selon leur situation géographique et le sport qu’ils pratiquent. »

Ali Kada a présenté le point de vue de la France sur l’expérience d’accueillir les Jeux olympiques 2024. Il a souligné en particulier l’évènement « Marathon pour tous », qui a permis à 20 000 personnes de participer aux Jeux. « Ce qui m’a vraiment frappé est que cet évènement a permis de créer une merveilleuse expérience partagée. Pour moi, ça devrait toujours être l’objectif d’un partenariat réussi », a expliqué M. Kada. « En France, on dit : “Seul, on va plus vite; ensemble, on va plus loin”. »

  1. Zariat a parlé de l’impact impressionnant de TIBU Africa, qui a rejoint plus de 155 000 enfants dans 350 écoles du Maroc. « Maintenant, 88 % des enfants ont de bonnes notes à l’école et il y a zéro décrochage. Les élèves continuent l’école après le primaire et vont à l’école secondaire », a-t-il déclaré. « Ça crée aussi de l’emploi, parce qu’on a besoin de personnel enseignant dans chaque école. »
Pour la suite des choses : avancer dans la joie

Alors que le Sommet touchait à sa fin, les personnes participantes ont pu quitter avec de nouvelles connexions, des ressources et de l’inspiration pour rendre le sport plus inclusif et plus amusant dans leurs communautés. La présence de 400 personnes déléguées de partout au Canada et d’ailleurs a témoigné d’un solide engagement envers le mouvement de Le sport c’est pour la vie.

« J’ai hâte d’entendre les histoires de vos merveilleux succès et de leur impact sur notre société, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde, nous avons le même but commun, celui d’améliorer la qualité du sport et de développer la littératie physique », a dit M. Way aux membres du public lors de la cérémonie de clôture.

Le thème « La joie pour tous et chacune » était bien présent durant tout l’évènement. Il représentait à la fois une célébration des progrès réalisés, et un appel à l’action pour le travail qu’il reste encore à faire. Les personnes participantes sont parties avec des outils pratiques, des exemples inspirants et un engagement renouvelé pour la création d’environnements sportifs où la joie n’est pas seulement un sous-produit occasionnel, mais bien un élément fondamental de l’expérience.

 

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