Comment vous pouvez aider les jeunes à prévenir la violence fondée sur le sexe dans les sports

En tant que personne qui travaille auprès de jeunes athlètes, vous jouez le rôle de mentore ou de mentor et de modèle. Que vous les aidiez à surmonter des défis sur le terrain ou à naviguer dans la vie, votre opinion compte. C’est pourquoi vous êtes dans une position idéale pour avoir des conversations difficiles avec ces jeunes, notamment au sujet de la violence fondée sur le sexe.

La violence fondée sur le sexe, ou VFS, désigne tout acte de violence commis à l’encontre d’une personne en raison de son genre, de son expression de genre, de son identité de genre ou de son genre perçu. Lorsque nous fournissons aux jeunes les outils et les termes qui leur permettent de comprendre, de repérer et d’aborder la VFS, nous leur donnons les moyens de la contrer. Examinons quelques stratégies et termes clés pouvant aider les jeunes à repérer et à contrer la violence fondée sur le sexe.

Recourir à la dénonciation ou à la sensibilisation

Comme vous travaillez avec des jeunes, vous savez à quel point il est important de créer des espaces inclusifs où chaque personne se sent à sa place. Il est donc important de savoir comment réagir aux comportements préjudiciables comme les préjugés, la discrimination ou le traitement injuste. En sachant comment réagir, vous pourrez mieux définir les attentes en matière de comportement et de langage tant sur le terrain qu’à l’extérieur de celui-ci.

Vous devriez connaître les deux termes suivants :  l’« appel à la responsabilité » et la « réconciliation ».

L’appel à la responsabilité consiste à parler publiquement des préjugés ou de la discrimination afin de tenir une personne responsable et de remettre en question ses croyances. Cette méthode est utile lorsque des mesures immédiates sont nécessaires pour mettre fin au préjudice.

La réconciliation consiste à avoir une conversation privée avec la personne qui a causé le préjudice pour l’encourager à écouter et à apprendre. Cette approche fonctionne bien lorsque l’objectif est d’éduquer sans humilier.

À quoi ressemblent   l’appel à la responsabilité et la réconciliation?

Comme entraîneuse ou entraîneur, il peut vous arriver d’entendre des membres de l’équipe faire un commentaire ou une « blague » qui perpétue des stéréotypes ou des préjugés.

• Si l’athlète montre des signes d’agressivité, fait ce type de commentaire à répétition ou affiche un comportement particulièrement préjudiciable, vous pourriez choisir d’utiliser l’appel à la responsabilité en disant : « Ce type de langage n’est pas acceptable dans notre équipe ».
• Si l’athlète fait une remarque désinvolte ou ne se comporte pas de cette façon habituellement, vous pouvez utiliser la réconciliation en vous adressant à elle ou à lui personnellement. Demandez à cette personne si vous pouvez parler de ce qu’elle a dit; dites-lui que vous voulez comprendre ses motivations et lui expliquez comment son comportement pourrait affecter les autres.

Comment intervenir en toute sécurité si vous êtes témoin de violence fondée sur le sexe

En tant qu’entraîneuse ou entraîneur, vous pouvez voir ou entendre parler de cas de violence fondée sur le sexe pour lesquels les jeunes ont besoin de soutien. Si vous savez comment intervenir de façon sécuritaire et efficace, vous pouvez contribuer à prévenir d’autres préjudices. Voici quelques méthodes que vous pourriez utiliser pour intervenir :

Distraire : Interrompez la situation en vous adressant à la personne victime de violence. Essayez de poser une question aléatoire, comme demander son aide pour ranger l’équipement ou parler de quelque chose qui n’a aucun rapport.

Déléguer : Demandez l’aide d’une autre personne, par exemple une autre entraîneuse ou entraîneur, une ou un membre du personnel enseignant ou une personne en situation d’autorité.

Retarder : S’il n’est pas sécuritaire d’intervenir immédiatement, faites-le plus tard. Demandez à la personne comment elle va et dites-lui que vous êtes là pour l’aider.

Diriger : Contrer directement les comportements préjudiciables, mais seulement si la situation est sécuritaire. Dites à l’agresseuse ou à l’agresseur que ses commentaires ou son comportement ne sont pas acceptables.

Documenter : Consignez ou notez ce qui s’est passé s’il est sécuritaire de le faire pour tenir l’agresseuse ou l’agresseur responsable. Des images peuvent être utilisées comme preuves à présenter aux autorités compétentes (comme votre école, votre ligue ou votre association). Ne publiez ou ne transmettez jamais la vidéo sans le consentement de la victime.

Termes clés à connaître

En communiquant aux jeunes les termes nécessaires pour comprendre la violence fondée sur le sexe et en parler, on leur donne les moyens d’agir. Voici quelques mots clés que vous pouvez leur présenter afin qu’elles ou ils puissent définir leur expérience.

Alliance : Lorsqu’une personne ayant un pouvoir ou un privilège soutient les personnes traitées injustement.

Préjugé : Une préférence pour ou contre une chose, une personne ou un groupe particulier par rapport à un autre, qui est soit consciente (manifeste) ou non (dissimulée).

Coercition : Manipuler une personne ou faire pression sur elle pour qu’elle agisse contre sa volonté en faisant usage de la force, de menaces ou de mensonges.

Consentement : Donner librement la permission ou accepter quelque chose en pleine connaissance de cause. Le consentement peut être retiré en tout temps.

Pouvoir : Capacité d’influencer ou de contrôler d’autres personnes et les ressources qui façonnent leur vie.

Privilège : Avantages non mérités fondés sur la race, le sexe ou le groupe social, ce qui peut créer des chances inégales.

Traumatisme : Expérience profondément pénible ou troublante qui dépasse la capacité d’une personne à affronter cette situation et qui entraîne des effets psychologiques, émotionnels et physiques durables.

Ressources à votre disposition

En parlant de violence fondée sur le sexe, vous contribuez à donner aux jeunes athlètes les moyens de s’exprimer contre cette violence. Ces conversations ne sont pas toujours faciles, mais elles sont essentielles pour créer des espaces plus sécuritaires et inclusifs pour tout le monde. Travaillons ensemble pour éliminer la VFS en perpétuant le respect, l’empathie et l’égalité.

De plus amples ressources, outils et activités sur la violence fondée sur le sexe chez les jeunes, sont disponibles en ligne.

En cas d’urgence

Si un ou une jeune athlète est en danger immédiat, appelez le 911 ou les services d’urgence locaux. Votre rôle est d’assurer sa sécurité. N’oubliez pas de rester calme, d’écouter sans porter de jugement et d’informer la personne qu’elle peut obtenir de l’aide. S’il ne s’agit pas d’une urgence mais qu’elle a besoin de soutien, mettez-la en contact avec une ressource de confiance, comme une ligne d’écoute téléphonique locale ou un organisme de soutien.