Profil de la chercheuse Jean Buckler
Je suis professeure adjointe en sciences de l’exercice, éducation physique et santé à l’Université de Victoria, et mes recherches portent sur la littératie physique. J’ai découvert ce concept lors de la Conférence internationale de la littératie physique à Vancouver en 2015, pendant mon doctorat. Cette approche, qui prend en compte le parcours unique de chaque individu, m’a fascinée en raison de son contraste avec les calendriers de développement et les résultats anticipés que j’avais étudiés dans les cadres de développement moteur. J’ai intégré ces concepts à ma thèse de doctorat et dans mon travail de recherche postdoctorale. En tant que chercheuse en début de carrière, je me spécialise dans la littératie physique et sur la manière dont elle peut favoriser le développement des comportements liés à l’activité physique et soutenir la participation continue dans des moments clés de la vie. Actuellement, je me concentre sur la littératie physique chez les jeunes enfants, les adolescents et les personnes nouvellement arrivées au Canada.
Petite enfance
Dans le cadre de mon travail avec les jeunes enfants (0-5 ans), j’ai collaboré avec des chercheurs de l’Ouest canadien pour explorer comment nous pouvons aider les adultes clés dans la vie des enfants, tels que les parents et les éducateurs de la petite enfance, à soutenir le développement d’une trajectoire positive en littératie physique. La petite enfance est une période cruciale pour le développement de la littératie physique, car les enfants sont curieux d’essayer de nouvelles activités et ont confiance en leurs habiletés. À ce stade clé, aider ces adultes à créer des environnements favorables au mouvement peut être un catalyseur pour des trajectoires positives en littératie physique et une appréciation de l’activité physique tout au long de la vie. En tant que mère de deux jeunes enfants, j’ai personnellement observé les bienfaits d’un environnement stimulant pour le mouvement. En effet, j’ai vu mes enfants s’épanouir lorsqu’ils avaient accès à des occasions de bouger librement, de prendre des risques et d’essayer de nouvelles choses.
L’adolescence
L’adolescence est une période où l’activité physique tend à diminuer. Nous savons que les adolescents passent moins de temps à faire de l’activité physique, en partie en raison de leur désintérêt pour le sport. Cependant, nous ne savons pas encore comment encourager les adolescents à continuer à bouger lorsqu’ils choisissent de se retirer du sport. Nous ignorons si promouvoir la littératie physique à l’adolescence les aide à poursuivre la pratique des sports et des activités ou pas. Nous ignorons aussi comment aider les adolescents à développer de nouvelles stratégies pour rester actifs lorsqu’ils abandonnent les activités qu’ils pratiquaient auparavant. Cette question est particulièrement importante, car les adolescents sont plus susceptibles de souffrir de troubles mentaux, et l’activité physique est un facteur de protection bien établi pour la santé mentale. Nous collectons actuellement des données auprès d’adolescents de 13 à 17 ans dans la région du Grand Victoria pour mieux comprendre les relations entre la littératie physique, l’activité physique et la santé mentale. Ce projet est guidé par un conseil consultatif communautaire composé de jeunes de 13 à 18 ans et est financé par une subvention de développement Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines.
Nouveaux arrivants
Enfin, j’ai eu l’occasion de collaborer avec Le sport c’est pour la vie à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie d’évaluation pour le projet « Wellness through Community Connections : A Newcomer Initiative through Physical Activity for Greater Victoria » dirigées par Kabir Hosein. Ce programme encourage les personnes nouvellement arrivées au Canada à faire de l’activité physique ou du sport par le biais d’un modèle de mentorat par les pairs. Bien que l’activité physique et le sport offrent des environnements très positifs et renforcent le sentiment de communauté, il est crucial que les systèmes et structures en place, à travers les organisations locales de sport, d’activité physique et de loisirs, tiennent compte des obstacles à l’engagement et des moyens de les surmonter pour les personnes nouvellement arrivées. Ce projet est financé par une subvention d’engagement partenarial du Conseil de recherche en sciences humaines.
Enseigner à l’Université de Victoria
Dans le cadre de mes fonctions à l’Université de Victoria, je donne également un cours de littératie physique pour les étudiants de première année. Chaque année, mes étudiants acquièrent une compréhension approfondie de l’importance de la littératie physique et de la manière dont les enseignants, les parents et notre communauté peuvent favoriser les comportements positifs en matière de mouvement chez les personnes de tous âges. Un des moments clés du cours est l’expérience pratique d’enseignement, où nous accueillons plus de 50 enfants d’âge primaire pour leur donner des cours dans le gymnase de l’université. La nervosité est palpable lorsque ces enfants se rassemblent dans le couloir, mais à la fin du cours, tous les visages, enfants comme étudiants universitaires, s’illuminent de sourires et de rires. Un des aspects les plus gratifiants de mon travail est d’aider nos étudiants à devenir des leaders dans les domaines du loisir, de l’éducation et de la santé et à expérimenter directement les bienfaits du mouvement et du jeu.
La littératie physique est au cœur de mon travail et de ma vie quotidienne. Je crois qu’il est important de mettre en pratique ce que l’on enseigne et, que ce soit pour me rendre au travail à vélo sous la pluie, faire une randonnée avec ma famille ou faire rire mes enfants lorsque j’essaie les barres de singe sur le terrain de jeu, je m’efforce toujours d’intégrer le mouvement dans ma vie. Si vous souhaitez en savoir plus sur mon travail dans le domaine de la littératie physique, n’hésitez pas à me contacter.