Des initiatives de transformation signées Sudbury Actif

À moins que vous soyez particulièrement intéressé par le lien entre la santé et l’activité physique, il y a fort à parier que vous ne savez pas ce qu’est la littératie physique  ̶  et c’est là une réalité que Carolyn Crang souhaite changer.

Depuis le début de leur projet en 2017, Carolyn et l’équipe de Sudbury Actif ont organisé de nombreuses conférences sur la littératie physique et offert des formations aux entraîneurs, parents, animateurs de camp, enseignants, membres de la commission scolaire et surintendants. Toutes leurs initiatives visent à mobiliser les connaissances qui encourageront les personnes de tous âges à rester actives tout au long de leur vie.

« Mon rêve est que chaque enfant, chaque adolescent et chaque adulte pratique une activité ou même plusieurs activités sur une base régulière, en faisant appel à une variété de compétences, et en en retirant un certain plaisir », a expliqué Carolyn.

« Je pense que les gens ont besoin d’en faire l’expérience pour bien comprendre ».

Sudbury Actif, projet financé par une subvention de croissance de la Fondation Trillium de l’Ontario, a pu être développé grâce au projet Littératie physique pour les communautés mis en place par Le sport c’est pour la vie. Sudbury est l’une des six communautés participant à la première mouture du programme Littératie physique pour les communautés, dont le but est de créer et de mettre en œuvre un plan communautaire intersectoriel qui reflète et respecte le contexte unique de chaque communauté. Les progrès sont ensuite suivis et mesurés à l’aide d’une série d’indicateurs personnalisés à chaque communauté.

Avant de s’engager dans le programme, Carolyn travaillait comme chargée de cours à la faculté d’éducation de l’Université Laurentienne. C’est lors d’une conférence qu’elle a rencontré Drew Mitchell, directeur de la littératie physique au sein de l’organisation Le sport c’est pour la vie. Elle a immédiatement été attirée par la dimension du projet et par la façon dont celui-ci s’arrimait parfaitement avec sa vision personnelle de la littératie physique.

Elle a travaillé en collaboration avec Natalie Philippe, collègue de Sudbury Actif et infirmière en santé publique dans la communauté, et ensemble elles ont réussi à obtenir une subvention Vive l’activité physique RBC. En 2017, elles ont organisé leur première conférence, qui a attiré environ 120 personnes de divers secteurs.

« La situation évolue maintenant, mais à l’époque, j’avais le sentiment que toutes les histoires de réussite de Sudbury étaient liées au hockey, à la natation, au soccer et aux nombreux Olympiens originaires d’ici, donc toutes spécifiques à un sport », a-t-elle déclaré.

« Une partie nous manque : l’excellence. Les athlètes sont bons dans leur seul sport, mais c’est tout. Moi, j’ai grandi en pratiquant divers sports, ce qui m’a aidé à comprendre le concept de la littératie physique et l’importance du multisport. Encore aujourd’hui, j’observe les amis de mes enfants et la même histoire se répète  ̶  les meilleurs partent faire du sport de haut niveau et tous les autres finissent par abandonner leur activité ».

S’il n’en tenait qu’à elle, les avantages du multisport seraient inculqués aux enfants dès leur plus jeune âge. Les enseignants à qui elle présente les concepts de la littératie physique mentionnent bien souvent à quel point cette perspective a transformé leur façon de faire. Il en va de même pour les entraîneurs, à qui Sudbury Actif offre une formation gratuite.

La subvention Trillium encourage une collaboration intersectorielle avec des professionnels en santé, en loisirs, en sport et en éducation de la petite enfance. Sudbury Actif a réussi à organiser deux conférences, à offrir une formation de haut niveau à 1 600 personnes et à mobiliser 400 bénévoles.

« Toute notre formation est gratuite », a déclaré Carolyn, soulignant que l’équipe de Sudbury Actif modifiait constamment son approche pour s’adapter aux diverses clientèles. Par exemple, pour les enseignants, le module de formation de 20 heures a été converti en un atelier d’une journée.

« Un instructeur ou un entraîneur de soccer auprès des enfants ne payera probablement pas pour une journée complète de formation. Ce n’est même pas envisageable. Mais en leur offrant la formation gratuitement, ils ont un impact immédiat dans la vie de leurs athlètes ».

Dans le cas des animateurs de camp, Carolyn estime que chaque personne formée peut avoir un impact positif sur une centaine d’enfants par été.

« Beaucoup d’entre eux n’avaient jamais entendu parler de la littératie physique et ne savaient pas comment faire participer tout le monde en même temps lors d’un entraînement. Parfois, il suffit d’ajouter plus d’un ballon dans un match de soccer, ou encore de tenir plusieurs matchs à la fois. Notre formation explique comment utiliser nos outils et donne des trucs pour mieux gérer les camps. Ensuite, les animateurs formés peuvent former d’autres personnes à devenir des leaders ».

Carolyn croit qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais elle est heureuse des progrès réalisés jusqu’à présent.

« Une enseignante en formation est venue me voir un jour. Cette jeune femme de 22 ans, qui ne s’était jamais auparavant intéressée au niveau d’inactivité physique chez les enfants, a qualifié cet apprentissage de véritable vecteur de transformation sur le plan personnel. Du coup, au lieu de laisser les enfants assis et sédentaires, elle s’est mise à les faire bouger et même à organiser de petites séances d’entraînement », a-t-elle raconté.

« Nous expliquons à ces enfants pourquoi la société dans son ensemble doit bouger plus et ce qu’il faut faire pour y parvenir ».

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